Abstract

Résumé:

Cette étude examine le cadre épistémologique d'Ararat (Atom Egoyan, 2002) afin de comprendre le génocide arménien. Confronté à une demande de spectacle sensationnel et à l'impossibilité de le visualiser, le film Ararat montre comment narrativiser les traumatismes persistants de ce passé. L'article montre la façon dont ce film utilise la famille comme structure narrative, avec l'image sacrée de la Madone et de l'Enfant en son centre, afin d'articuler les effets moins spectaculaires, et silencieux du traumatisme historique. Traquant des « actions de désir » et leurs moments de catharsis, l'article tente de montrer qu'en renonçant au spectacle sensationnel, le film met en lumière la mélancolie de « sans avenir » produite par une postmémoire de génocide. En mettant en avant-plan l'affiliation étroite de Celia avec la famille, l'article soutient que sa relation tenue fait d'elle un personnage central dans l'articulation et la survie de la mémoire du génocide. Ainsi, l'esthétique postmoderne du film permet de traiter des « outsiders » dans son défi de reconnaissance du génocide arménien.

Abstract:

This article explores Ararat's (Atom Egoyan, 2002) epistemological framework for understanding the Armenian Genocide. Confronted with a demand for sensationalized spectacle and the impossibility of visualizing it, Ararat contends with how to narrativize the persisting traumas of that past. I show how it makes use of the family as a narrative structure with the sacred image of the Madonna and Child at its center to articulate the less spectacular, silent effects of historical trauma. Tracking "plots of desire" and their moments of catharsis, I show that by foregoing sensationalized spectacle, the film highlights the melancholy of "without future" that a postmemory of genocide effects. Foregrounding Celia's contiguous affiliation with the family, I argue that her tenuous relationship makes her central to the articulation and survival of the memory of the genocide. The film's postmodern aesthetic thus allows it to address "outsiders" in its challenge of recognition of the Armenian genocide.

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