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sometimes we would like our sisters and brothers to disappear, and yet we need them for meaning in our lives. Millburn H.S. (NJ), emerita Davida Brautman Linguistics edited by Stacey Katz Bourns LAUZON, MATTHEW. Signs of Light: French and British Theories of Linguistic Communication , 1648–1789. Ithaca: Cornell UP, 2010. ISBN 978-0-8014-4847-8. Pp. 256. $55. Les relations culturelles et linguistiques entre les Français et les Anglais sont depuis toujours paradoxales. Signs of Light propose une analyse historique et comparative des origines et de l’évolution des théories linguistiques portant sur la communication en France et en Grande Bretagne dans le contexte de la philosophie des Lumières. Le livre est clairement organisé en trois grandes parties comprenant chacune deux chapitres, présentant un argument et un contreargument , ou bien la perspective francophone puis anglophone sur une même question, permettant ainsi au lecteur de mieux comprendre les enjeux d’un débat qui peut, à première vue, nous sembler loin des préoccupations linguistiques contemporaines. Dans la première partie, l’auteur présente chronologiquement les premières théories sur le langage animal comparé au langage humain, formulées par les grands penseurs annonçant la période des Lumières tels que Locke ou Webster en Grande-Bretagne, et Mandeville ou Rousseau en France; on y retrouve les grands débats philosophiques entre nature et culture, sauvage et civilisé, anciens et modernes. La seconde partie de l’ouvrage expose un autre débat linguistique typique de la période que l’auteur appelle early modern (pré-moderne), à savoir la supériorité dans l’efficacité de communication des langues dites “sauvages” par rapport aux langues civilisées, en particulier le français et l’anglais, les deux langues des colons de la Nouvelle France et de la Nouvelle Angleterre en Amérique du Nord. Cette idée, bien amenée par l’analyse de la partie précédente, présente au lecteur la notion de “l’éloquence sauvage”, ainsi que les ramifications de cette notion linguistique sur la perception de l’anglais et du français. L’image de ces deux langues a joué un rôle important dans les idéologies politiques et coloniales différentes des deux grandes puissances européennes en Amérique du Nord, sans oublier les points de vue religieux divergents des missionnaires jésuites francophones et des Puritains anglophones dans leurs activités évangélisatrices. Le lecteur, sans être spécialiste de linguistique historique, comprend aisément à quel point la perception d’une langue peut influencer un peuple dans ses choix politiques, religieux et commerciaux. La troisième partie de l’ouvrage se concentre sur la comparaison de la perception des deux langues européennes qui font l’objet de l’étude, le français et l’anglais. On y apprend pourquoi le français, alors considéré comme la langue universelle, était perçu comme la langue de la légèreté alors que l’anglais était celle de l’énergie. Le continuum idéologique entre le premier et le dernier chapitre de l’ouvrage apparaît clairement à la lecture et nous guide efficacement à travers un débat parfois complexe. L’auteur Reviews 227 explique aussi la relation à cette époque entre langue et sexe, écrit et oral, raffinement et efficacité. L’impact sur le français et l’anglais de la révolution menant à l’indépendance américaine en 1776, suivie quelques années plus tard par la Révolution française de 1789, est abordé en fin d’ouvrage, ainsi que les nouvelles relations entre l’anglais britannique et l’anglais américain, un débat qui se poursuit, sous d’autres formes, jusqu’à nos jours. Dans les dernières pages de cette excellente étude, l’auteur se garde de faire une conclusion mais propose une coda, qui a l’avantage de laisser le débat totalement ouvert. Cette analyse comparative de l’histoire des différentes idées et théories linguistiques sur le français et l’anglais entre 1648 et 1789 est d’autant plus riche et intéressante qu’elle s’appuie au fil des chapitres sur une...

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