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chemins, analysé ses humeurs” (24). When auditions do not produce the ideal actor to play the lead role, the project is put on hold until a chance encounter with a carefree adolescent skateboarder changes the director’s luck. As Gabriel, the amateur actor chosen to play Tommy, slowly transforms into the doomed Resistance hero reincarnated, assuming his voice, his posture, his tics, and his mood, the director loses control of the situation: “Depuis que l’ombre noire avait glissé de Tommy sur Gabriel, j’étais devenu un réalisateur imprévisible, se jouant des contraintes avec une certaine désinvolture” (107). Unable or unwilling to divorce himself from his character, Gabriel shuns the other actors who see acting as a mere job: “il ne supportait pas les autres acteurs, des cons insignifiants, leur conversation débile entre les prises” (47). The suspense mounts as the reader, along with the humbled and frightened director-narrator, wonder whether Gabriel’s transmutation into Tommy will devolve into a real-life tragedy: “avec une peine, une inquiétude qui finissait par me paralyser, je le voyais se noyer” (108). Blottière’s gripping novel, set against the backdrop of Occupied France, briefly resuscitates one of the Resistance’s young heroes, while addressing the dangers of recreating history, the slippery nature of identity, and the alarming intensity of method acting. Wright State University (OH) Kirsten Halling BOUDJEDRA, RACHID. Les figuiers de barbarie. Paris: Grasset, 2010. ISBN 978-2-24670511 -6. Pp. 266. 17,50 a. Ce romancier algérien construit sa vingtième œuvre sous le signe de l’ambivalence et des ambiguïtés de l’Histoire: un narrateur et son alter ego (Omar), leurs deux frères, leurs pères et grands-pères, deux familles aux parcours opposés, jumelles et jumeaux, deux pays à l’histoire imbriquée (l’Algérie et la France), deux guerres (la guerre d’indépendance et la guerre civile), deux motifs récurrents (l’Histoire et l’image des figuiers de barbarie). Lors d’un voyage en avion, le narrateur force son cousin Omar à affronter les démons de leur jeunesse, de leurs familles et des tumultes répétés de l’Algérie. L’un a eu un père nationaliste qui était un mari exécrable et un chef de famille brutal et haï, alors que l’autre a eu un père admirable mais en même temps collaborateur des autorités françaises. Les deux cousins ont réussi professionnellement mais ont toujours été incapables de se fixer dans le mariage: de façon révélatrice, Omar l’architecte reste bloqué dans le passé, incapable de se reconstruire; et le narrateur, médecin, a horreur du sang et ne sait pas vraiment guérir son cousin du passé. Mais il y a aussi des souvenirs de complicité et de moments de jeunesse insouciante, de pulsions de vie, ainsi que le vague écho d’ambiguïtés sexuelles et incestueuses. Dans leurs échanges se glissent les envies inaudibles, le ressentiment ou les silences. Le voyage en avion sera-t-il assez long pour que les deux hommes fassent crever les abcès de la culpabilité et du regret enchevêtrés dans leurs destinées? Le figuier de barbarie symbolise leur jeunesse et leurs “vacances estivales” (137) qui avaient coloré leur mémoire de façon éblouissante. C’est aussi un mot à double sens, d’abord raciste, ensuite revendiqué par les Résistants. C’est finalement un symbole de l’Algérie, ou plus généralement une métaphore des “équivoques ” (34) de l’Histoire, celle-ci n’étant jamais claire quand on la vit, et se répétant de façon tronquée. Après quelques brèves allusions aux événements de Reviews 207 1988, le narrateur aboutit à ce “constat amer”: “tout pouvoir est répressif et injuste . Hier le pouvoir colonial. Aujourd’hui une caste algérienne de nababs prédateurs ” (229). Et d’ajouter: “Pourquoi tant d’années après l’Indépendance, nous pataugeons encore dans le ratage et l’échec?” (236). Faisant fi des discours officiels sur l’Algérie, et peu...

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