In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviews 207 Le 25e festival du film français de Richmond, 27 mars–2 avril 2017.. Ce sont les documentaires qui occupèrent la place de choix au 25e festival, inauguré par The Ride, de Stéphanie Gillard. Tourné au Dakota, il retrace l’épopée des cavaliers Lakota Sioux qui chaque hiver parcourent trois cents milles à travers les Badlands pour commémorer le massacre de leurs ancêtres à Wounded Knee en 1890. Le film interpelle parce qu’il dévoile un épisode occulté de l’histoire des États-Unis, mais il émeut surtout par la magie de la communion qui s’opère au cours de la dure chevauchée entre la génération des aînés et celle des jeunes Sioux qui redécouvrent leur histoire et partagent les valeurs ancestrales. Si le message du film reste celui de la réconciliation et de l’espoir pour un peuple spolié et économiquement défavorisé, il révèle aussi, par la voix d’un des aînés Lakotas, qu’après 125 années de revendications, les territoires indiens confisqués ne leur ont toujours pas été restitués. Deux autres documentaires de Jacques Perrin co-réalisés avec Jacques Cluzaud, sur une musique de Bruno Coulais, mettaient la nature à l’honneur dans toute sa splendeur, sa fragilité et sa résilience. Bien connu des spectateurs français, Le peuple migrateur (2001) suit, grâce à diverses techniques photographiques inédites, les déplacements saisonniers d’une trentaine d’oiseaux filmés aux quatre coins du monde. L’orchestration magistrale de Coulais rythme cette magnifique épopée animale, combinant à la fois la voix de Nick Cave, les chœurs corses et bulgares et les chants de manécanteries. Le deuxième documentaire, Les saisons (2016), tentait, lui, de retracer la longue histoire liant les êtres humains aux animaux depuis la fin de l’ère glaciaire jusqu’à l’époque actuelle. Tourné notamment en France et en Pologne, célébrant la forêt au rythme des saisons, le film est moins convaincant dans son raccourci sur l’épopée humaine depuis la préhistoire jusqu’au défrichement des forêts au Moyen Âge, qui donna au paysage européen sa configuration rurale actuelle. À mi-chemin entre fiction et documentaire, le superbe Himalaya, l’enfance d’un chef (1999),réalisé par ÉricValli et produit—encore—par Jacques Perrin,rend hommage à la ténacité humaine par le biais de l’histoire d’une tribu du Dolto partie vendre le sel des hautes montages dans les vallées du Népal. Combinant le point de vue d’un jeune garçon participant à sa première transhumance et celui de son grand-père accomplissant son ultime voyage, le film retrace la rivalité entre le vieux chef de clan et un jeune rival ambitieux, pour finir par la réconciliation des deux générations et l’hommage à la force spirituelle d’une communauté très isolée qui continue à pratiquer, en dehors du temps, ses rites millénaires. Sur un sujet bien différent, le captivant documentaire de Bertrand Tavernier intitulé Voyage à travers le cinéma français (2016), rappelait, sur le mode métacritique, la richesse du cinéma français. En grand amoureux de films, Tavernier, enregistré en voix off ou filmé assis face au spectateur, nous confie dans une conversation intimiste ses coups de cœur pour des réalisateurs iconiques tels que Jean Renoir ou Jacques Becker et pour des vedettes connues ou moins connues du grand écran.Ce panorama exhaustif couvrant cinquante ans d’histoire du cinéma est aussi émouvant par l’évocation— entre autre—de l’enfance lyonnaise de Tavernier dans l’après-guerre et de ses amitiés privilégiées, par exemple avec un Jean Gabin inédit. En l’absence de la comédienne et réalisatrice Josiane Balasko, marraine attitrée du festival, une belle sélection de comédies satiriques a néanmoins encouragé la réflexion sur des situations de crise mettant le personnage principal aux prises avec la société, l’économie, la famille, ou bien son passé. Le bien intentionné mais...

pdf

Share