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  • Souvenirs en hommage à Adèle King
  • Annabelle Rea and Colette Trout

Adèle King, que beaucoup d'entre vous ont connue, est morte le 16 novembre 2018 à Paris. Voici quelques souvenirs qu'Annabelle et moi nous vous livrons, sous forme de petits instantanés.

Pendant les années 1980 où WIF a failli disparaître, on était plusieurs à se réunir lors du congrès de la MLA pour essayer de trouver le moyen de redémarrer. On se réunissait dans un café, dans une chambre d'hôtel, là où on le pouvait, mais Adèle était toujours là, toujours prête à aider, toujours fidèle. En tant que Secrétaire, elle a aidé la présidente, Lynn Penrod, à rédiger les règlements (« bylaws ») en 1990. Quand nous avons finalement eu le statut d' « Allied Organization » de la MLA en 1991, Adèle était là pour s'en réjouir avec nous. Elle était là pour la création de WIF Studies en 1993 et elle était là pour prendre la relève quand Colette a dû laisser son poste de responsable de la revue pour passer de la vice-présidence à la présidence de WIF en 1996.

La phrase clé, qui revient sous la plume d'Annabelle, est « Adèle était là ». C'est ainsi que je me souviens d'elle : une présence constante et fiable. Adèle a été vice-présidente de WIF en 1996, mais jouait déjà un rôle important dans le destin de WIF Studies. Elle a été une directrice de la revue pleine de finesse et de bon sens, et a posé les jalons pour nos futures directrices qui ont fait de WIF Studies une revue de réputation internationale.

Adèle était très discrète sur ses accomplissements intellectuels, et pourtant elle avait publié des ouvrages importants sur Camus, Proust, Camara Laye, et bien d'autres. Elle a fait découvrir de nombreux et nombreuses écrivain.e.s africain.e.s bien avant la déferlante d'écrits sur les auteur.e.s francophones. En 2003, elle a revisité l'œuvre de Camara Laye sur laquelle elle avait écrit un livre important en 1980, pour détruire les rumeurs que son roman, Le Regard du Roi, n'était pas de lui. En fait, elle a été convaincue que les rumeurs étaient fondées et elle a changé son analyse. Cela m'a toujours frappée comme un exemple d'intégrité intellectuelle extraordinaire, et Adèle, sans fanfare, avait eu le courage de le faire. Elle s'intéressait bien sûr à l'écriture des femmes, comme dans son livre French Women Novelists : Defining a Female Style (1989) et tout son travail pour WIF est un témoignage de son engagement en faveur des femmes et de leurs œuvres.

Plus que tout, j'appréciais la joie de vivre d'Adèle. Malgré une vie traversée de tragédies, elle avait su garder un sens de l'humour et un goût pour la vie indestructibles. L'image qui me reste dans l'esprit, c'est celle d'Adèle et de Bruce, son mari, en train de danser un bebop (elle adorait le jazz) dans une boîte à Paris. [End Page 16]

Annabelle Rea
Occidental College
Colette Trout
Ursinus College
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