Abstract

Résumé:

Le présent article examine l'emploi des formules de politesse intersubjectives dans le cinéma expérimental féministe canadien entre 1979 et 1987. Il compare The Central Character (1979) de Patricia Gruben et Our Marilyn (1987) de Brenda Longfellow, analysant les façons dont l'usage des formules de politesse expérimentales dans ces deux films brouille la frontière entre l'espace diégétique et l'espace non diégétique, sans jamais laisser le spectateur s'engourdir dans ses certitudes. Cet article prend le contre-pied de la lecture interprétative du cinéma féministe d'avant-garde de cette décennie perçu comme étant engagé dans des pratiques perturbatrices. Cependant que la dissonance et la dislocation font partie intégrante de l'histoire de l'esthétique du cinéma féministe expérimental, le présent article soutient qu'il est également nécessaire de faire ressortir des moments de résonance et d'échanges intersubjectifs dans ces films. Les expériences de Gruben et de Longfellow concernant les formules de politesse cinématographiques sont considérées comme étant des interventions importantes dans les formes dominantes de représentation qui étendent le champ de possibilités aussi bien pour l'image de la femme à l'écran que pour le spectateur féministe présent dans le public.

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