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  • Cinéma et littérature au Québec : rencontres médiatiques, and: Le cinéma du futur. Les enjeux des nouvelles technologies de l’image, and: Sang et lumière. La communauté du sacré dans le cinéma québécois
  • Samuel Archibald (bio)
Cinéma et littérature au Québec : rencontres médiatiques, s. la dir. de Michel Larouche. Montréal, XYZ éditeur, coll. Documents, 2003, 202 p., 25$
Laurence Alfonsi, Le cinéma du futur. Les enjeux des nouvelles technologies de l’image. Québec, Les Presses de l’Université Laval, coll. Ciné ma et Société, 2005, xxiv-86 p.
Étienne Beaulieu, Sang et lumière. La communauté du sacré dans le cinéma québécois. Essai Québec, L’instant mê me, coll. L’instant ciné, 2007, 184 p., 23$

Ouvrage touffu que cet ouvrage collectif, sous la direction de Michel Larouche, intitulé Cinéma et littérature au Québec : rencontres médiatiques, qui rassemble les travaux du groupe de recherche « Le scénario au Québec : littérature et cinéma » de l’Université de Montréal. Ouvrage bicéphale aussi, partagé entre une volonté théorique et historique.

Le volet théorique s’affirme d’emblée dans l’introduction de Larouche et dans le premier essai, « Le scénario : points de vue » de Michel Larouche et Serge Cardinal. De cette première lecture, on comprend que l’ouvrage ne se veut pas uniquement consacré à la problématique de l’adaptation, mais au scénario en tant que lieu d’articulation privilégié du rapport entre littérature et cinéma. Larouche et Cardinal définissent le scénario comme une forme composite « [s]e situant entre le signe abstrait (au sens peircien), le mot, et le signe iconique, l’image [. . .] qui intériorise [End Page 567] une altérité, génère des figures hybrides »; ils font de lui une « matrice révélant les frontières entre la littérature et le cinéma ». Les auteurs notent ainsi qu’une fois que l’on a accepté le scénario comme genre littéraire et pris acte que la vaste majorité des films sont réalisés à partir d’un scénario, la problématique de l’adaptation interroge l’ensemble de la production cinématographique. Cette ouverture est brillante, mais presque trop vaste, menaçant de faire éclater les frontières de la notion et de la fondre entièrement dans celle d’intertextualité : « Toute œuvre littéraire est en quelque sorte une adaptation d’une œuvre antérieure. Il en est de même pour le cinéma ».

Larouche et Cardinal abandonnent ensuite aux autres chercheurs le soin de réfléchir au rôle du scénario dans l’adaptation et à l’éventuelle spécificité d’une écriture scénarique, néologisme emprunté à Jacqueline Viswanathan afin de décrire une écriture tournée vers l’iconique, le visuel.

Les deux plus fascinantes collaborations sont dues à Mylène Nantel et Marion Froger. La première, dans son article « Le roman cinématographique : roman ou scénario ? », définit pratiquement les contours d’un genre, le roman cinématographique, « conformation mixte qui nous convie à l’interpénétration des traditions romanesque, scénarique et filmique », un texte hanté par le cinéma mais « libéré de la présomption du film à faire ». Les procédés d’un tel roman sont variés : ils peuvent consister à faire d’une caméra fictionnelle le moteur de la narration, comme dans Prochainement sur cet écran de Pierre Turgeon et Neige noire d’Hubert Aquin, à faire de la spectature d’un film l’événement central du récit, comme dans Alias Charlie d’Andrée A. Michaud, ou à présenter, comme dans Lobe d’oreille de Diane-Jocelyne Côté, une protagoniste à ce point habitée par les formes du cinéma qu’elle figure pour le récit focalisé à travers elle une véritable « femme-caméra ». Nantel démontre que ces romans dénudent la relation implicite du roman au cinéma, qui les traverse mutuellement en un moment historique où leurs langages sont devenus extrêmement...

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