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  • Briser les solitudes. Les francophonies canadiennes et québécoise
  • Lucie Hotte (bio)
Briser les solitudes. Les francophonies canadiennes et québécoise, s. la dir. de Simon Langlois et Jean-Louis Roy Québec, Éditions Nota bene, 196 p., 23,95$

Ce recueil présente les actes d'un colloque, tenu au Collège universitaire Glendon en octobre 2001, qui réunissait universitaires et acteurs sociaux autour de la question épineuse des relations entre francophones du Canada [End Page 121] et du Québec. Les auteurs, originaires tant du Québec, de l'Acadie, de l'Ontario que de l'Ouest canadien, œuvrent dans des milieux bien différents : universitaire (Linda Cardinal, Yves Frenette, Simon Langlois, Gino LeBlanc, Roger Ouellette, Réjean Pelletier, Jean-Louis Roy), artistique (Herménégilde Chiasson, Jacques Bensimon), politique (François Beaulne, Gérald Larose), journalistique (Graham Fraser, Michel Venne), communautaire (Daniel Boucher, Claude Snow), éducatif (Suzanne Benoît, Mohammed Brihani, Aline Gour), associatifs (Guy Bouthillier), des affaires (Aldéa Landry), plusieurs appartenant même simultanément à divers milieux. Leur appartenance tant à une région géographique qu'à un milieu de travail façonne bien entendu leur vision des choses. La diversité des lieux d'origine des auteurs témoigne d'une volonté d'exhaustivité, du désir d'entendre des voix diverses capables de rendre compte des préoccupations propres à un milieu et à une région. L'ensemble toutefois a une allure quelque peu éclectique, bien que tous se penchent sur la question dans le but d'en faire l'historique, d'examiner la situation actuelle et de proposer des pistes d'actions.

L'ouvrage est divisé en trois parties, dont les titres « Les francophonies canadiennes et québécoise », « Briser les solitudes » et « Visions d'avenir », ne rendent pas compte du contenu des textes qu'elles enchâssent. En fait, si la première et surtout la dernière partie regroupent des textes plus théoriques et analytiques, la deuxième comprend principalement des textes d' intervenants sociaux. Ceux-ci préfèrent nettement envisager des moyens pour « briser les solitudes », que ce soit multiplier les occasions de rencontres et les contacts (Bouthillier, Snow, Landry, Benoît, Ouellette), voire mettre sur pied des États généraux de la francophonie nord-américaine (Bensimon), accepter les différences (Chiasson), changer les perceptions (Boucher), établir des partenariats (Brihani, Gour)...

Si les pistes d'action proposées sont variées, les causes de la séparation des francophones font, elles, l'unanimité. En effet, tous s'accordent pour dire que la montée du nationalisme québécois et le développement des politiques linguistiques fédérales fondées sur l'égalité des langues et des minorités linguistiques anglophone au Québec et francophones ailleurs au Canada - alors que les situations sont loin d'être comparables - ont joué un rôle prépondérant dans les positions divergentes adoptées tant par les Québécois, qui cherchent d'abord et avant tout à protéger le français sur leur territoire, et les francophones des diverses régions, qui misent sur la loi pour assurer leurs droits en matière linguistique. Toutefois, comme le signalent plusieurs auteurs, dont Michel Venne et Simon Langlois, on ne peut faire porter toute la responsabilité de ce « divorce » au nationalisme québécois, comme certains ont souvent tendance à le faire, puisque la « fracture ne date pas des années 1960 [...] les historiens [faisant] état de vives oppositions entre groupements différents au sein même du Canada français bien avant la montée du néonationalisme québécois, oppositions [End Page 122] qui reflétaient des différences objectives entre les minorités nationales en milieux anglophones et la majorité francophone au Québec dans la période des années 1930 aux années 1960 » (Langlois).

Une chose est claire pour les auteurs : la situation actuelle ne plaît pas, principalement aux francophones qui vivent à l'extérieur du Québec et qui se sentent souvent délaissés et ignorés surtout par les instances gouvernementales québécoises qui, croient-ils, auraient le pouvoir de les aider dans leur...

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