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Book Reviews Sylviane Coyault-Dublanchet. La Province en héritage, Pierre Michon, Pierre Bergounioux, Richard Mille. Genève: Droz, 2002. Pp. 289. Michon, Bergounioux, Millet, trois auteurs singuliers, trois oeuvres, trois styles hétérogènes. Peu de traits communs rassemblent ces œuvres récentes si ce n'est une certaine contemporanéfté d'époque et de lieu. On aurait ainsi du mal à faire la synthèse critique de ces auteurs si leur appartenance commune à la province du centre ne leur donnait une perspective analogue sur la langue et la culture française de ce siècle. L'origine provinciale, c'est du moins la thèse qui étaye ici l'ouvrage de Sylviane Coyault-Dublanchet, favorise une écriture aliénée qui «tend au siècle le miroir de sa senescence» et à la conscience moderne l'image de son malheur. Parce que le provincial du centre est tenu à l'écart de cette richesse symbolique qui fait l'héritage culturel du citadin, comme du français du nord, il «entretient avec la culture des rapports d'étrangeté, de violence et d'humilit é». A l'instar des écrivains francophones que leur expérience marginale condamne au déchirement d'une dualité affective, linguistique et culturelle, les écrivains «régionaux» se trouvent en porte-à -faux vis-à -vis d'une culture dominante qui les fascine et les informe aussi bien qu'elle se refuse à eux. Cette perspective «en retrait» leur permet ainsi de porter sur l'époque un regard dont l'acuité esthétique et critique tient aussi bien à cette duplicité culturelle qu'à la reflexivit é tragique qu'elle engendre. Le beau livre de Sylviane Coyault-Dublanchet analyse ce rapport marginal au siècle et ce qu'il détermine socio-historiquement, mais aussi littérairement, des œuvres de ces trois auteurs. Ancré dans une tradition critique qui emprunte tantôt à l'analyse sociologique, tantôt à la stylistique , tantôt—et surtout—à la critique phénoménologique et thématique issue de Bachelard et Richard, son commentaire s'organise selon trois grandes rubriques: le rapport à la langue, la figure de l'écrivain et l'ancrage du récit dans ces deux catégories fondamentales de l'expérience que sont l'espace et le temps. Cette structure, à la fois rigoureuse et flexible, lui permet de montrer comment le drame originel de l'aliénation linguistique sous-tend à la fois les représentations problématiques de la vocation et celles de la mémoire narrative. Elle permet aussi de mettre en valeur les ressemblances thématiques entre les trois œuvres tout en soulignant leur différences. Ainsi l'analyse de la langue permet-elle, par exemple, de montrer comment un même contexte de diglossie (patois-français) provoque, chez Michon, une sacralisation baroque et déchirée de la langue littéraire tandis qu'elle conduit Bergounioux à une conception instrumentale du langage conçu comme outil d'acculturation. On pourrait parfois regretter que les chapitres consacrés à chaque auteur se succèdent un peu mécaniquement à l'intérieur de chaque grande rubrique. Il eût été peut-être préférable de mener de front, plutôt que séparément, l'analyse de chaque œuvre singulière. Mais il se peut, à vrai dire, que cette singularité même, l'irréductibilité de ces trois voix, de leurs valeurs et positions esthétiques , n'aient pas permis d'organisation plus synthétique. Une telle analyse, qui s'attache à trouver le commun dans la seule affirmation du marginal, tient un pari difficile. Et, pour autant que cette gageure puisse être tenue, elle l'est par cette belle étude qui se distingue autant par l'étendue de sa culture littéraire et critique que par l'élégance de son écriture. Elisabeth Arnould-Bloomfield Université du Colorado Richard J. Golsan. Vichy's Afterlife: History and Counterhistory in Postwar France. Lincoln: U of Nebraska P, 2000. Pp. xi + 232. $35. As if playing a role in continually rewritten versions of the horror classic Night of the Living Dead, some historical corpses never seem to remain dead and buried for very long. After a brief Vol. XLII, No. 2 103 ...

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