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149 Conclusion Générale Par Ramata Thioune Cet ouvrage présente une synthèse des résultats d’une recherche menée en Mauritanie, au Niger et au Sénégal entre 2008 et 2012 sur la problématique de l’accès des femmes aux ressources naturelles ; en particulier, il traite de l’accès à et du contrôle des femmes sahéliennes sur l’eau à usage productif. D’une façon générale, les résultats ont confirmé l’hypothèse de travail générée à partir de la littérature sur l’accès des femmes aux ressources naturelles à savoir que les femmes ont un accès plus faible en quantité et en qualité aux ressources que les hommes, y compris pour l’eau à usage productif. La recherche a examiné trois ensembles de questions qui ont été axées autour de l’accès inégalitaire entre les sexes tout en insistant sur la nécessité d’apporter des mesures correctives vue l’importance de l’eau à usage agricole ; la recherche a examiné également la déconnection entre la situation de juré et celle de facto quant aux droits des femmes et aussi elle a exploré la problématique de la l’expression de la citoyenneté des femmes. Accès et approvisionnement en eau L’approvisionnement en eau des parcelles est un critère incontournable de viabilité des sites, et aucun aménagement hydro-agricole ne se conçoit en dehors d’une maitrise des sources d’eau. Il existe cependant des cas de décalage entre le normatif et la pratique. C’est dans ce sens que la position par rapport à la source d’eau et les implications en termes d’accessibilité à l’eau ont été investies. L’analyse synthétique des résultats fait ressortir des spécifiés nationales quant à la l’accessibilité physique à la ressource en eau 150 dans les périmètres irrigués. En l’occurrence contrairement en Mauritanie (tout au moins dans les sites étudiés), au Niger et au Sénégal, les hommes détiennent des exploitations plus proches de la source d’eau comparativement aux femmes. En effet, les enquêtes ont montré que parmi les femmes en Mauritanie, le pourcentage de proximité à une source d’approvisionnement en eau est plus élevé que celui des hommes (62,7% des femmes contre 51,5% des hommes). Par contre, ce pourcentage est en faveur des hommes au Niger où 43,9% des hommes contre 33,3% des femmes sont proches de la source d’approvisionnement et au Sénégal où 65,5% des hommes contre 57,7% des femmes) sont proches de la dite source. Cependant, au terme de cette recherche les raisons explicatives de ces différences n’ont pas pu être établies avec précision. Contraintes pour accéder à l’eau à usage agricole Les résultats montrent l’existence d’une part, des discriminations criardes et constantes dans l’accès aux parcelles irrigables et, d’autre part, des disparités de genre dans l’accès stricte à l’eau, une fois la parcelle obtenue, disparités d’intensité variable, d’un pays à l’autre. Ils montrent aussi des disparités dans l’exploitation et la jouissance de la production. Le principal mode d’accès à l’eau à usage agricole pour la majorité des exploitant-es individuel-les est une source commune contre paiement de redevances (65,4% en Mauritanie, 94,7% au Niger et 89,8% au Sénégal). L’accès à partir de moyens propres existe de façon exceptionnelle en Mauritanie où elle touche 11,7% de l’échantillon, 8% parmi les hommes et 14,7% des femmes. L’existence de problèmes pour accéder à l’eau à usage agricole est reconnue par une proportion importante des exploitant-es individuel-les à savoir 38,7% des hommes et 61,3% des femmes en Mauritanie, 95,4% d’hommes et 4,6% de femmes au Niger, 33,2% d’hommes et 66,8% de femmes au Sénégal. [18.221.141.44] Project MUSE (2024-04-26 08:56 GMT) 151 Même si les résultats du Niger semblent être à l’opposé des autres pays, ces statistiques sont très éloquentes notamment quant aux contraintes auxquelles font face les femmes comparativement aux hommes pour accéder à l’eau à usage productif. Les producteurs qui dépendent des forages sont souvent confrontés à la faiblesse des débits et aux pannes...

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