In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

107 7 Le Sang Dans Les Pratiques Traditionnelles: Note Sur Quelques Comportements A Risque W Willy Bongo-Pasi Moke Sangol Université de Kinshasa1 Acronymes utilisés dans ce texte VIH : Virus d’Immunodéficience Humaine SIDA : Syndrome Immuno Déficitaire Acquis CCC : Communication pour le Changement de Comportement IEC : Information, Éducation et Communication IST : Infection Sexuellement Transmissible MST : Maladie Sexuellement Transmissible OMS : Organisation Mondiale de la Sante PVV : Personne Vivant avec le Virus SRAJ : Sante de la Reproduction des Adolescents et des Jeunes MSF : Médecins Sans Frontières Introduction Considéré au départ comme une maladie de civilisation, le VIH/SIDA apparait aujourd’hui comme un problème de santé publique qui interpelle aussi bien les spécialistes des sciences biomédicales que ceux des sciences sociales et humaines. Une représentation spécifique du VIH/SIDA est liée à la conception de l’homme, a la croyance à la sorcellerie, aux nosologies 1Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines et Directeur National du Projet Sante de la reproduction des Adolescents et des Jeunes et Prévention du VIH/SIDA et des Infections Sexuellement transmissibles à l’Université de Kinshasa (SRAJ-UNIKIN). 108 traditionnelles, aux rapports sociaux de sexe, d’âge et de statut social propre à chaque groupe ethnique. En même temps, il y a des pratiques sociales en rapport avec le VIH/SIDA qui sont l’expression des conduites universelles que l’on retrouve partout. Le rôle des sciences sociales face au VIH/SIDA devrait consister d’abord à comprendre ce qui détermine dans chaque société les conduites réelles a l’égard de cette pandémie, et ensuite à identifier les facteurs nouveaux de transformation sociale sur lesquels on pourrait agir pour faire passer les messages de prévention contre le VIH/SIDA ou de prise en charge des Personnes Vivant avec le VIH/SIDA (PVV). toutes les recherches sur le VIH/SIDA établissent que cette pandémie progresse chaque jour davantage. Selon l’OMS, on estime la prévalence du VIH/SIDA dans le monde à près de 17 millions de personnes dont 11,2 millions vivent en Afrique sub-saharienne. Lorsqu’on compare l’évolution de cette pandémie dans les différentes régions du monde, on constate qu’il y a une stabilisation du VIH/SIDA, voire sa régression dans certains pays d’Europe, d’Amérique et du Sud Est asiatique, alors que dans les pays subsahariens, on assiste à une expansion étonnante en dépit des mesures de prévention mises en œuvre par les différents programmes. Cette expansion du VIH/SIDA en Afrique serait due, entre autres à l’inefficacité des mesures de prévention préconisées, à cause notamment de la persistance de certaines croyances et pratiques ethnoculturelles a risque2 . En effet, les moyens de prévention préconises habituellement ne semblent pas rencontrer une adhésion massive au niveau de la population quel que soit le niveau d’études des personnes considérées, pour diverses raisons culturelles. Malgré le niveau de connaissance souvent élevé sur le VIH/ SIDA, con state à travers la littérature, le changement de comportement souhaite face au VIH/SIDA n’est pas très perceptible3 . 2Cf. les excellentes études de Hellên JACKSON, SIDA Afrique, un continent en crise, 1994 et de LAPIKA DIMOMFU, et al. Etude ethno-culturelle sur le SIDA au Zaïre, 1997. 3La description de ces pratiques à risque abonde dans les études citées dans ce travail. A titre d’illustration, nous nous permettons de présenter quelques récits seulement. Ces pratiques sont plus ou moins fréquentes dans tous les pays africains subsahariens. Nous n’osons pas mettre en vedette un pays par rapport aux autres. [3.129.22.238] Project MUSE (2024-04-26 02:09 GMT) 109 C’est pourquoi, si l’on veut mettre en œuvre une politique efficace de prévention contre le VIH/SIDA en Afrique, il faudrait d’abord identifier les différentes pratiques ethno-culturelles encore en vigueur dans chaque groupe ethnique et qui sont susceptibles de favoriser la transmission du VIH/SIDA4 . En même temps, il faudrait aussi relever, dans chaque groupe ethnique, les pratiques socio-culturelles qui peuvent favoriser la lutte contre le VIH/SIDA. Ceci permet de définir des actions concrètes d’IEC et de CCC concertées et adaptées à chaque contexte ethno-culturel5 . La transmission du VIH/SIDA Le VIH/SIDA est une Infection Sexuellement Transmise (IST) aboutissant à une...

Share