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C a s 3 Entreprise Aux petits comptoirs 1. Descriptif du cas Cette entreprise active dans le commerce du détail, principale­ ment au Québec, est confrontée depuis plusieurs années à des situations de vol et d’agression qui se produisent au rythme d’environ une par jour au Québec. Certains de ces événements s’accompagnent d’un choc post-traumatique qui peut requérir une longue période de réadaptation et laisser des séquelles. Certains employés quittent d’ailleurs l’entreprise immédiatement après les événements. Le taux de roulement étant élevé, retenir le personnel est devenu difficile. En raison de l’environnement de travail, qui est perçu comme dangereux, recruter le personnel l’est aussi. Tout cela complique la gestion des commerces, surtout lorsqu’ils sont situés dans des secteurs où le taux de criminalité est plus élevé. L’entreprise a donc décidé de commencer à­ réorganiser la SST il y a quatre ans. 82 L’interaction entre les problèmes de GRH et de SST Il y a deux ans, à la suite du dépôt d’une plainte, la­ Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) a émis un avis juridique de correction qui a fortement interpellé le service des ressources humaines de l’entreprise. L’organisation a alors décidé d’être beaucoup plus proactive en SST. La CSST continue cependant à exercer des pressions pour implanter des solutions avec lesquelles les RH ne sont pas d’accord. Brève description de l’entreprise Elle compte plus de 8 500 employés non syndiqués et 825 cadres. Ses employés sont à 60% des étudiants, majoritairement masculins. Les magasins ouvrent habituellement du lundi au dimanche et plusieurs restent ouverts la nuit. Les horaires de travail diffèrent d’un magasin à l’autre, mais les quarts sont généralement de huit heures ou de six heures. L’horaire peut être structuré en deux, trois ou quatre quarts. L’équipe de travail est différente la fin de semaine et les horaires de travail y varient davantage. 1.1. Analyse de la situation et réorganisation de la SST En ce qui a trait à la SST, les problèmes les plus fréquents sont les troubles musculosquelettiques (TMS) reliés aux activités de manutention et à la manipulation des produits. Les accidents sont peu fréquents: le plus souvent, il s’agit de pertes d’équilibre (chutes, glissades ) ou de brûlures (quand il y a une section restaurant). Par contre, à l’égard de la gravité, ce sont les chocs post-traumatiques qui constituent le problème dominant. C’était le cas il y a quatre ans lorsque l’entreprise a décidé de réorganiser la prévention, et c’est encore le cas. La première décision prise lors de la réorganisation de la SST à l’interne a été d’embaucher un responsable dans ce domaine. À l’époque, le suivi des cas de traumatismes post-agression était confié [3.17.128.129] Project MUSE (2024-04-26 15:14 GMT) Cas 3 – Entreprise Aux petits comptoirs 83 à l’externe. Une seconde décision a été d’en rapatrier la gestion à l’interne, à la suite d’une analyse des dossiers ayant montré que le suivi de ces cas était inadéquat. Depuis, mis à part l’utilisation de services d’avocats, l’entreprise a peu recours à des ressources externes pour analyser et résoudre ses problèmes de SST. Une première étape importante pour le responsable de la SST a été de sensibiliser les dirigeants à l’importance d’être proactifs. Cette sensibilisation s’est opérée à travers une meilleure compréhension des impacts sur les coûts et sur la performance qu’entraîne le fait de ne pas agir proactivement. Par exemple, on a organisé une formation d’une heure et quart sur le fonctionnement de la CSST et sur l’importance d’être proactif en matière de SST. Maintenant, la direction s’implique activement dans la recherche des meilleures solutions. Présentement, l’équipe en place inclut la directrice des­ ressources humaines, le responsable de la SST et un responsable de la sécurité. Ce dernier a une formation en criminologie. Le service des ressources humaines travaille conjointement avec l’équipe de la SST. L’équipe s’adjoint aussi périodiquement la directrice des opérations pour avoir une rétroaction «terrain», analyser...

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