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Chapitre 5 Portrait d’un contexte pour évaluer les apprentissages en arts plastiques et en danse contemporaine au collégial1 Diane Leduc, Jean-Guy Blais et Gilles Raîche Avant la Révolution tranquille, l’évaluation des apprentissages dans les classes d’arts portait davantage sur le produit fini et, dans les classes de danse, sur l’observation des capacités physiques. Au cours de la décennie 1960, dans un souffle d’émancipation, le système scolaire québécois a été revu en profondeur. Issus de cette reconstruction, les cégeps apportent un renouveau et permettent aux jeunes de faire des études techniques ou préuniversitaires. L’enseignement des arts et avec lui les pratiques d’évaluation des apprentissages n’échappent pas à ces nouvelles structures et hériteront d’impératifs auxquels les professeurs devront nécessairement s’adapter. La réforme de 1993 provoquera de nouveaux ajustements dans l’enseignement collégial, obligeant cette fois les professeurs à prendre le tournant des approches par compétences. 1 . Ce texte est issu de nos travaux soutenus financièrement par une bourse postdoctorale et une subvention du programme sur la persévérance et la réussite scolaires du Fonds québécois de recherche sur la société et la culture (FQRSC) et du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) ainsi que par une subvention pour le soutien des équipes de recherche du FQRSC . 94 Des mécanismes pour assurer la validité de l’interprétation de la mesure en éducation – Volume 3 1. INTRODUCTION Au Québec, les années 1960 sont synonymes de Révolution tranquille . La Belle Province se tourne alors vers l’avenir en instituant la Commission royale d’enquête sur l’enseignement, nommée commission Parent . Celle-ci est en réalité l’aboutissement d’un vaste mouvement de société, amorcé au début des années 1950, visant à réformer en profondeur tout le système éducatif québécois . Dans son programme électoral de 1960, Jean Lesage s’engage à créer une commission d’enquête sur l’éducation , ce qu’il fait dès le début de son mandat de premier ministre de la province de Québec en 1961 (Corbo, 2006) . Le travail des commissaires est à la mesure des lacunes du système en place : énorme et multiple . En effet, plusieurs éléments sont à prendre en considération pour penser cette reconstruction du système éducatif québécois . Il y a la sous-scolarisation de la population, un système injuste pour les jeunes des milieux modestes, pour la population des régions et pour les filles et l’accès restreint, surtout pour les francophones, aux études supérieures . À cela s’ajoute le fouillis des structures scolaires avec en tête de liste des programmes de formation qui ne permettent pas de répondre aux besoins en main-d’œuvre spécialisée, des filières de formation étanches tel le cours classique, offert uniquement dans les collèges privés, unique voie vers l’université (Corriveau, 1991) . Pour répondre à ces constats, la commission Parent propose la création d’un système scolaire unifié, intégré et public depuis la maternelle jusqu’à l’université, placé sous l’autorité d’un ministère de l’Éducation soutenu par un organisme consultatif, le Conseil supérieur de l’éducation (le ministère de l’Éducation du Québec a porté de 2004 à 2012 le nom de ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport) . Il s’agit d’assurer le droit à l’éducation pour tous jusqu’aux portes de l’université (Corbo, 2006) . Ainsi, de cette réforme sont nés le remplacement des différents types d’écoles secondaires publiques par une seule école dite polyvalente, la mise en place d’une maternelle publique et gratuite, l’augmentation des fonds destinés aux universités pour leur permettre de soutenir et de promouvoir l’évolution des connaissances dans tous les domaines et, ce qui nous intéresse particulièrement, l’ajout d’un ordre d’enseignement entre le secondaire et l’universit é . Constituant l’une des pièces maîtresses de cette réforme scolaire québécoise, les cégeps (acronyme de collèges d’enseignement général et professionnel) transforment le paysage éducatif postsecondaire . Depuis leur création en 1967, ils ont pour mission de parfaire et de confirmer la formation générale...

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