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Dans cet ouvrage qui touche autant de thématiques, on ne peut malheureusement qu’effleurer la vie quotidienne et les conditions de travail de celles et ceux qui ont été les artisans de l’éducation pendant un siècle. Nous avons choisi de procéder par coups de pinceaux qui laissent entrevoir à quel point leur situation était différente de celle des enseignants d’aujourd’hui. Du côté des laïcs, ce qui frappe d’abord, c’est la précarité et l’arbitraire des conditions de travail: protestants et catholiques, hommes et femmes, tous sont traités différemment. Chez les sœurs et frères enseignants, c’est leur vœu de pauvreté qui ressort, engagement qui sert de prétexte aux commissaires scolaires pour leur verser des salaires de misère. Contrairement à la rumeur, les sœurs et les frères ne vivaient pas dans l’opulence, mais étaient entièrement dévoués à leur métier. 3 LA condition enseignante Classe du quartier Maisonneuve Une classe de 63 élèves en 1915. Archives AHHM (Fonds Jim Brown) > 40 | L’écoLe d’AntAn L’éPoqUE HéRoïqUE (1860-1900) La toute première école de la ville de Maisonneuve voit le jour en septembre 1884. Les conditions de travail de l’enseignante sont celles qui prévalent aussi dans un grand nombre d’écoles de rang du Québec. En août 1884, la nouvelle commission scolaire de Maisonneuve loue à la municipalité une «maison pour l’école et pour la maîtresse d’école», qui bénéficie gratuitement d’un logement chauffé. Le mobilier est composé de huit bancs et pupitres de trois places, d’un tableau noir, d’une tribune et d’une plate-forme ainsi que d’une chaise pour l’institutrice . Deux mois plus tard, on pourvoit la classe d’un crucifix. Mlle Anna Vincent est choisie comme institutrice et reçoit 140$ pour l’année. On dote la nouvelle école de latrines en octobre 1884, soit deux mois après son ouverture. Au mois de février 1885, plusieurs plaintes sont formulées à l’endroit de l’enseignante. Insatisfaits de son travail, les commissaires la congédient et la remplacent au printemps par une autre institutrice, mademoiselle Z. Chaillé. La nouvelle enseignante reçoit un salaire mensuel de 17$... […] pourvu qu’elle fournisse elle-même le combustible et le poêle nécessaire pour chauffer ses appartements privés, mais si elle emploie du bois, les commissaires s’obligent à [le] lui faire scier, fendre et entrer dans son hangar; la maîtresse devant entretenir l’école en état de propreté à ses frais […] Elle est tenue d’inviter à l’examen le curé et son vicaire, les commissaires d’écoles ainsi que les parents des élèves. Satisfaits de l’enseignante , les commissaires renouvellent son contrat à raison de 175$ par année, en plus de lui fournir une corde de bois pour le chauffage et de la loger gratuitement. Le Conseil va même jusqu’à lui offrir«un chapelet monté en argent, comme gage de la satisfaction qu’elle a donné comme institutrice». [3.145.23.123] Project MUSE (2024-04-26 02:12 GMT) LA condItIon enSeIGnAnte | 41 Maquette illustrant une école de rang cadeau de Robert Ascah à sa mère, ancienne enseignante dans une école de rang. cette maquette a été réalisée par Anne dandurand. Prêt de Robert Ascah 42 | L’école d’antan La journée d’un frère enseignant La journée d’un frère enseignant commence très tôt. Elle est entièrement consacrée à l’enseignement et à la prière. Quant aux loisirs, ils semblent se résumer à des activités sur le balcon de la résidence. Le balcon est d’une telle importance que, lors de la construction de leur nouvelle résidence en 1930, le directeur de l’école Saint-JeanBaptiste -de-La-Salle, le frère Paul, demande à la CECM que leur galerie soit allongée. Privés de la plupart des activités de loisir réservées aux laïcs, les frères apprécient de se réunir et de se délasser sur leur galerie, un important lieu de sociabilité pour les religieux: Chez les Frères des Écoles Chrétiennes, la galerie est d’un usage quotidien – elle est un des grands facteurs de la santé des Frères, qui par ailleurs mènent une vie très s...

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