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Conclusion L’évaluation qu’elle soit réalisée en amont ou en aval du projet, constitue un excellent outil pour s’assurer que les visiteurs seront intéressés par les thèmes abordés, qu’ils décoderont les différents messages de l’exposition, de l’activité éducative ou culturelle, qu’ils vivront une expérience agréable, enrichissante et stimulante, que les objectifs souhaités qu’ils soient cognitifs, émotifs ou qu’ils visent un changement d’attitudes seront atteints et véhiculés par les divers moyens muséographiques mis en place. Les résultats issus de l’évaluation muséale ne disent pas quoi faire, nous avons insisté à plusieurs reprises sur ce point, pas plus qu’ils n’imposent des solutions. Ils permettent aux équipes de projets de prendre des décisions éclairées basées non pas sur leurs impressions, mais sur les réactions des visiteurs, ce qui ne signifie pas non plus que les concepteurs et les gestionnaires doivent répondre à toutes les attentes des publics. À cet effet, «une crainte courante des professionnels vis-à-vis de l’évaluation est la mise à pas, ou la conformité au règne de l’audimat, qui conduirait à faire ce que le public réclame. L’évaluation ne concerne pas ces questions-là. Il s’agit de mesurer “l’opérationnalité” des choix effectués par le concepteur, ce qui peut conduire à infléchir ou orienter des décisions, mais non pas à y renoncer»1 . L’évaluation constitue plutôt une aide à la conception. La question de la prise en compte des résultats de l’évaluation est primordiale et doit aussi faire l’objet de discussions au sein du Musée. Comme le souligne Candito« le musée doit rester maître de son outil pour ne pas être instrumentalisé»2 . Une autre question se pose: est-ce que toutes les actions entreprises par le Musée doivent faire l’objet d’une évaluation? Bien sûr que non. Tout comme pour les autres 1. Chaumier, S. (1999). «Les méthodes de l’évaluation muséale. Quelques repères au sujet des formes et des techniques», La Lettre de l’OCIM, no 65, p. 16. 2. Candito, N. et C. Allainé (2010). Du Muséum au Musée des Confluences: pratiques d’évaluation, une approche réflexive et opérationnelle de la connaissance des publics, Lyon, Muséum des Confluences, p. 30. L’évaLuation muséaLe 288 produits et services du Musée, l’évaluation doit s’insérer dans son projet culturel. Les demandes en évaluation évoluent au fil des années et des problématiques. Les nouveaux enjeux comme l’accessibilité universelle pour tous, le développement durable, les questions identitaires, la diversité culturelle, les nouvelles technologies, la diversité des publics, amènent leur lot de défis, d’enjeux et de questionnements qui feront l’objet d’évaluation dans les prochaines années. Les savoirs produits par l’évaluation sont multiples et cumulatifs. Ils permettent au Musée d’évoluer dans la réflexion sur ses savoirs-faire, tout comme ils fournissent certaines balises ou pistes à considérer lors de l’élaboration de nouveaux projets, même si chacun comporte sa propre spécificité. Les résultats issus des évaluations et des enquêtes aident aussi les gestionnaires à prendre des décisions éclairées, que ce soit pour élaborer la programmation de ses activités, pour définir ses priorités ou pour s’assurer de remplir sa mission. Les évaluations jouent ainsi un rôle fondamental dans la planification globale de l’institution (programmation des expositions, des activités scolaires et culturelles, réflexion sur les publics, mise en marché, communications, mise en espace, expériences proposées aux visiteurs, etc.). L’évaluation ne prend tout son sens que si les résultats sont partagés et discutés, ce qui a en quelque sorte constitué la source d’inspiration de cet ouvrage. De façon générale, les résultats sont présentés aux personnes qui en ont fait la demande et dans le cas d’une évaluation sommative servent souvent de post mortem. Le partage des connaissances doit être transversal: «l’évaluation devrait être un outil de travail, ce devrait être la base d’un travail et non son aboutissement sacralisé, figé. Cela devrait servir à mettre en discussion le travail. Que le collectif se réapproprie le travail, c’est cela qui fait sens»3 . Tout compte...

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