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CHAPITRE 8 Services de réintégration au travail et interventions ponctuelles en réadaptation pour les personnes avec un trouble mental grave Marc Corbière, Ph. D. Tania Lecomte, Ph. D. Nathalie Lanctôt, candidate au Ph. D. MESSAGES CLéS POUR LA CLINIQUE 1. Les services de réintégration au travail ne devraient pas être considérés comme un continuum de services, mais plutôt comme une gamme de services qui répond aux besoins spécifiques de chacun. 2. Les personnes avec un trouble mental grave pourraient bénéficier d’interventions connexes (p. ex., remédiation cognitive) pour répondre aux difficultés qu’elles éprouvent lors de leur réintégration au travail, et ce, quel que soit leur parcours socioprofessionnel. 3. Il est recommandé que les intervenants d’un service de réintégration au travail prennent en compte les divers services de leur région pour les arrimer et ainsi mieux servir la clientèle. MESSAGES CLéS POUR LA RECHERCHE 1. Il importe de définir les résultats de réintégration au travail qui reflètent adéquatement les objectifs des services offerts avant d’évaluer leur efficacité. 2. Il est nécessaire d’évaluer rigoureusement les ingrédients actifs de chaque programme de réintégration au travail en tenant compte des caractéristiques des personnes avec un trouble mental grave. 3. Il est recommandé de décrire les profils de personnes avec un trouble mental grave qui participent à divers services de réintégration au travail. 226 l Du trouble mental à l’incapacité au travail Dans les trois dernières décennies, une myriade de services ou de programmes de réintégration au travail ont été disséminés à travers le monde, localisés dans les hôpitaux psychiatriques ou dans la collectivité, et ce, en vue d’aider les personnes aux prises avec un trouble mental grave à réintégrer le marché du travail ordinaire (Black, 1988 ; Cochrane, Goering et Rogers, 1991). L’élaboration de ces services s’inscrit dans la philosophie du rétablissement, qui reconnaît l’action de travailler comme la pierre angulaire d’une personne autodéterminée et en pleine capacité de contrôle sur sa vie (Corbière, 2008). L’augmentation toujours grandissante des services de réintégration au travail à l’échelle mondiale crée chez les divers acteurs clés, aussi bien les chercheurs , les cliniciens et les décideurs que les personnes ayant un trouble mental grave, une certaine difficulté à saisir toutes les nuances de la terminologie utilisée pour désigner ces services, leurs approches et leurs objectifs sous-jacents (Corbière, Bond, Goldner et Ptasinski, 2005). Bien que, pour la plupart des services ou programmes de réintégration au travail, l’objectif premier soit la réadaptation des personnes aux prises avec un trouble mental grave par l’insertion au travail, on constate qu’une même terminologie, comme par exemple le terme soutien à l’emploi, est utilisée pour décrire des services parfois différents. Ces différences reflètent le plus souvent des aspects culturels, économiques et politiques d’une région ou d’un pays en particulier, mais peuvent aussi correspondre à une philosophie propre aux programmes de réintégration au travail. L’objectif premier de ce chapitre est de présenter les services ou programmes de réintégration au travail offerts dans différents pays, tout en proposant une terminologie claire et précise. À propos des influences culturelles et économiques sur les programmes de réintégration au travail, il est à noter que les prestations sociales pour les personnes ayant des troubles mentaux graves varient considérablement d’un pays à l’autre. Par exemple, cette variation peut représenter 80% du salaire minimum au Québec (Canada), 70 % aux Pays-Bas, 25 % en Australie et moins encore aux États-Unis (Latimer, 2005). Par conséquent, le travail peut revêtir une signification différente selon le pays où la personne avec un trouble mental grave réside; il peut être perçu comme une obligation pour assurer la sécurité sociale d’une personne ou comme un choix personnel durant le processus de rétablissement. Dans certains contextes, notamment en Europe de l’Est, on considère que tout citoyen «doit» être productif, peu importe ses limites mentales ou physiques, ce qui a pu mener à la création d’ateliers protégés (définis plus...

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