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1 La scandinavie Our Nordic friends«Nordic support group is making excuses.» Financial Times, 7 octobre 20081 Loin de sa relation toute stratégique avec la Russie, l’amitié de l’Islande avec les autres pays scandinaves, issue du partage d’un même fonds culturel et linguistique, se veut pendant la crise un mélange de contraintes et de culpabilité, qui malgré tout sert bien les intérêts de l’île. Les liens avec le Danemark, la Suède, la Norvège et les îles Féroé – premier État à venir au secours de l’Islande – définissent le périmètre premier de l’influence internationale de l’Islande, sorte de cercle familial originel, espace transitoire entre l’intérieur national et le monde extérieur. À défaut d’autres appuis, Reykjavík table souvent sur celui des pays nordiques «amis» pour montrer au reste du monde qu’elle bénéficie de la solidarité d’autres nations. Ainsi, quand des premiers signes d’une aide scandinave se manifestent au printemps 2008, Davið Oddsson, président de la Banque centrale d’Islande, déclare aux journalistes étrangers que «the joint action [of the Nordic . [Anonyme], «Iceland», Financial Times,  octobre 2008. 12 La spectaculaire déroute de l’Islande countries] sent out a strong message that Iceland no longer stood alone2 ». John Zhu, du journal Le Monde, en fait la même interprétation, jugeant alors que «l’Islande n’est plus seule3 ». Le soutien des «pays frères» du Nord permet à l’Islande de redorer son image, à un moment où elle en a désespérément besoin: «Any demonstration of co-ordinated Nordic support, écrit le Financial Times, would represent a significant step forward for Iceland as it seeks to restore its international credibility.» Reykjavík reconnaît que cette amitié la sauve d’un plus grand péril par le biais d’un communiqué de sa Banque centrale, qui affirme au début de 2009 que ses voisins ont été les seuls à répondre à ses appels de détresse: No other central banks apart from the Nordic ones were prepared to lend their support in 2008, in spite of the Central Bank’s requests and in spite of the public declarations from the international community5. Les journaux étrangers présentent l’association entre les pays nordiques comme une relation peu contraignante, pouvant amener son lot de déceptions . C’est le cas en octobre, quand la crise s’intensifie considérablement en Islande. Ainsi, l’appel politique lancé aux médias par le premier ministre islandais – «In this time of crisis, we are convinced […] we can count on our fellow Nordic friends6 » – ne lui apporte que déception: «We have not received the kind of support that we were requesting from our friends.» Comme l’écrit Gérard Lemarquis: «Reykjavik a demandé aux banques centrales nordiques de faire un effort, mais les ministres scandinaves […] ont réservé leur réponse8.» L’aide vient plus tard et d’une origine inattendue : de la part d’abord des îles Féroé, pays frère minuscule et souvent oublié 2. Davíð Oddsson, cité par David Ibison, «Nordic central banks step in to back Iceland», Financial Times,  mai 2008, p. 2. 3. John Zhu, «Un tournant majeur dans la crise qui sévit en Islande», Le Monde, 2 mai 2008, cahier Économie, p. . . David Ibison, «Iceland puts hope in its neighbours», Financial Times, 26 octobre 2008. 5. Ingimundur Friðriksson, «The banking crisis in Iceland in 2008», Sedlabanki.is, 6 février 2009. 6. Geir Haarde, cité dans [Anonyme], «Call for Nordic countries to help», The Herald (Glasgow), 28 octobre 2008. . Geir Haarde, cité par Tom Braithwaite, «Iceland attacks “friends” for lack of support», Financial Times,  octobre 2008. 8. Gérard Lemarquis, «Accablés par la crise, les Islandais rêvent de l’euro», Le Monde, 29 octobre 2008, cahier Économie, p. 3. [3.135.183.89] Project MUSE (2024-04-26 09:55 GMT) La Scandinavie 12 dans ce concert nordique, puis de la richissime Norvège; la Suède, encore à la fin novembre, considérait la demande en examen. Les hésitations des uns et des autres permettent de comprendre que l’Islande, faute de pouvoir pleinement compter sur le monde nordique – ce qui lui permettrait d’éviter le recours humiliant au Fonds monétaire international (FMI) – se voit acculée à accepter que l’aide de ces pays est conditionnelle à l’approbation du FMI. C’est du moins...

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