In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Gérer l’absentéisme Jacqueline CODSI Deux objectifs seront poursuivis au cours de cette conférence :° Poser un regard critique sur l’évolution de la recherche sur l’absentéisme et présenter un cadre théorique pertinent pour la compréhension de ce phénomène.° Poser un regard critique sur les méthodes de « contrôle » couramment utilisées par les gestionnaires et orienter ces derniers vers une démarche plus systémique dans leur effort visant à mieux gérer le comportement de l’absentéisme dans leur entreprise. En fait, on reconnaît que l’absentéisme ou le manque de « fortuit » d’assiduité au travail constitue un problème partout où il existe des calendriers de travail fixes : en Europe, en Asie, en Afrique, comme en Amérique, peu importe les différences d’idéologie. Au Québec, l’absentéisme est responsable de 23,5 millions de jours personnes perdus annuellement (Côté-Desbiolles, 1985). L’absentéisme est coûteux pour l’économie, pour les organisations et pour les individus à l’intérieur de ces organisations (Mikalachki et Gandz. 1982). ChadwickJones (1980) remarque qu’une estimation précise de ses coûts est actuellement difficile, à cause des statistiques divergentes qui paraissent sur le sujet. Il explique cela par la grande diversité des indices de mesure, des méthodes d’échantillonnage et des bases de calcul utilisées dans la production de ces statistiques. Les chercheurs du ministère du Travail de l’Ontario (voir Chadwick-Jones, 1973) rapportent que les coûts de l’absentéisme représentent entre une et trois fois le taux horaire du travailleur absent, selon que les employés sont payés pour les jours absents, que les absents sont remplacés et selon le choix de substituts. Il est même commun pour les compagnies de disposer d’une marge d’effectifs supplémentaires pouvant atteindre 10 %, tout particulièrement dans les secteurs de production, de manière à éviter l’impact contreproductif de l’absentéisme. Pour l’ensemble des entreprises du Canada, le Financial Post (1977, voir Thériault, 1980) estimait les coûts de l’absentéisme à environ dix (10) milliards de dollars : ce qui équivaut à un peu plus de mille (1000) dollars par employé. D’après un estimé du London Free Press (1978, voir Thériault, 1980), les pertes dues à l’absentéisme sont de onze (11) fois plus élevées que celles des jours de travail perdus lors de grèves. L’absentéisme est l’un des plus sérieux problèmes qui affecte la plupart des organisations d’aujourd’hui, leur occasionnant des problèmes d’horaire, des coûts élevés (salaires directs, avantages sociaux, remplacement tempo-raire), ainsi qu’une productivité et des profits réduits (Goodman et Atkin, 1984). Le contrôle de ce problème constitue donc un défi de taille pour le gestionnaire d’aujourd’hui. Il faut en effet admettre que malgré le nombre considérable d’énergies investies dans des études 92 Jacqueline CODSI ou dans des programmes de contrôle divers, ce phénomène reste difficile à expliquer et/ou à contrôler. État de la recherche sur l’absentéisme On constate que le phénomène de l’absentéisme est assez mal connu, et ce, malgré la prolifération de recherches déployées afin de tenter de le comprendre, de le prédire ou de le contrôler. Ainsi, dans un relevé de la littérature impliquant plus de cent (100) études portant sur l’absentéisme, Chadwick-Jones (1973) concluent que les efforts des chercheurs ne furent pas concertés. Il déplore, en effet, l’inexistence d’une définition uniforme de l’absence et d’une approche standardisée. Il remarque, comme Gaudet (1963) l’avait déjà fait, la grande diversité des indices de mesures utilisés dans ces études, rendant les comparaisons et les généralisations extrêmement difficiles. En faisant un bref retour en arrière, c’est-à-dire en examinant les recherches antérieures aux années 70, on assiste à une explosion du nombre d’études portant sur le sujet. Johns (1978) et Muchinsky (1977) font remarquer que la recherche sur l’absentéisme s’est concentrée sur deux thèmes prédominants : 1) l’association de variables personnelles (ou individuelles) avec l’absentéisme : il s’agit du modèle de « l’individu enclin à l’absentéisme...

Share