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Au printemps 1985, j’ai demandé à quelques collègues de l’UQAM d’identifier en quelques mots les cinq traits principaux par lesquels l’Université du Québec à Montréal se distinguait véritablement des autres institutions universitaires et tout particulièrement de l’Université de Montréal. Bien qu’ils aient employé à l’occasion des expressions légèrement différentes , tous ont retenu comme éléments véritablement spécifiques et originaux de l’UQAM les caractéristiques suivantes : 1. la mission de démocratisation de l’enseignement supérieur de l’institution ; 2. les structures organisationnelles favorisant la participation des professeurs et des étudiants tant au niveau institutionnel qu’au niveau des unités de base ; 3. la structure matricielle de premier cycle et l’interdisciplinarité qu’elle permet ; 4. la centralisation des grandes décisions et la multiplication des instances de consultations ; 5. la bureaucratisation des services. Globalement, sans retenir les multiples nuances de leur pensée, je dirais que l’UQAM leur apparaissait comme une université plutôt ouverte, démocratique, interdisciplinaire, participative, mais aussi centralisée et bureaucratique. Sans nécessairement mener très loin leur réflexion, la plupart des gens consult és semblaient conscients des contradictions de ces diverses caractéristiques et s’interrogeaient autant sur la validité de leur perception que sur la pertinence de certains objectifs, structures, caractéristiques, politiques ou pratiques institutionnels propres à l’UQAM. Le beau consensus et l’autosatisfaction des années de démarrage semblaient s’être en grande partie effrités. Introduction Plus tard, lors d’interviews menées auprès de quelques cadres ou professeurs de l’Université de Montréal, je pus constater que ceux-ci véhiculaient une autre série d’images opposant l’UQAM et l’Université de Montréal. Université nouvelle et publique, l’UQAM était pour eux une université de masse, surtout de premier cycle et d’éducation permanente, une organisation plutôt instable, critique, immature et égalitaire, encore appelée à établir sa réputation. Université ancienne et privée, l’Université de Montréal était perçue comme une institution à développement complet et intégré, privilégiant les études avancées et la recherche, une organisation plutôt stable, bien établie et fiable, valorisant l’excellence et jouissant d’une grande réputation internationale. Bien qu’en partie fondée, cette double perception des deux institutions me laissait plutôt songeur. Je savais en effet que l’Université de Montréal s’était ouverte depuis longtemps à certaines préoccupations nouvelles, s’était dotée d’une faculté de l’éducation permanente (1974) et avait, elle aussi, mis en place des structures pour favoriser l’interdisciplinarité et la participation des professeurs et des étudiants. Je n’ignorais pas non plus que l’UQAM avait ouvert certains programmes de doctorat, avait acquis une bonne réputation dans plusieurs domaines, avait accru ses subventions de recherche, au cours des dernières années, plus rapidement que l’Université de Montréal et avait aussi à son crédit diverses missions de coopération internationale d’envergure. Mais d’où venaient donc ces images ? Étaient-elles véritablement représentatives des deux institutions ? Pouvaient-elles permettre de bien comprendre la réalit é commune et la spécificité de ces deux institutions ? Offraient-elles une façon adéquate d’identifier les vrais paradigmes, différenciant dans leur essence et dans leurs structures les deux principales institutions universitaires francophones de Montréal ? Cette problématique est à l’origine d’un court projet de recherche et de cette publication portant sur l’analyse des structures organisationnelles de l’UQAM dans une perspective à la fois théorique et comparative. Nous avons intitulé cet ouvrage : Profil organisationnel de l’UQAM (Approche théorique et étude comparée). Selon le Petit Robert, un profil est « l’aspect d’un visage vu par un de ses côtés », la « représentation, vue latérale, ou aspect d’une chose dont les traits, le contour se détachent ». L’UQAM est donc notre premier objet d’étude. Cependant, c’est une face particulière de l’UQAM que nous voulons présenter : le contour, les traits les plus caractéristiques de sa structure organisationnelle. 2 Profil organisationnel de l’UQAM [3.21.100.34] Project MUSE (2024-04-26 09:38 GMT) Introduction 3 Mais le profil est aussi nécessairement une représentation, un point de vue, le résultat d’une approche, d’une perspective...

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