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L’ÉCOLE DES MÉDIAS DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL Une entrevue avec le directeur de l’École des médias, monsieur Yves Théorêt, par le comédien et animateur Raymond Cloutier Bonsoir et bienvenue à Tour de piste1. Ce soir, une édition toute spéciale de Tour de piste, enregistrée devant public, à la Salle Marie-Gérin Lajoie, à l’occasion du Colloque de l’École des médias de l’UQAM. Le thème, cette année, nous a séduits, Born in the U.S.A.: les médias québécois sous influence? Volontairement provocateur, ce thème traduit une réalité, des inquiétudes et, aussi, une prise de conscience de notre fragilité. Nous ne sommes pas les seuls à vivre cette influence, mais la proximité nous rend vulnérables au plus grand producteur de biens culturels au monde alors que notre différence historique et surtout linguistique nous isole et nous retient de nous y fondre. Pour amorcer cette réflexion sur l’influence américaine, nous avons demandé à monsieur Yves Théorêt, professeur et directeur de l’École des médias, de nous expliquer en quoi consiste cette école. ANIMATEUR : Merci de nous accueillir dans votre antre. Pas l’antre du dragon, j’espère. Alors, qu’est-ce que c’est que cette École des médias? YVES THÉORÊT : L’École des médias a été créée en 2005 à la suite de la restructuration du Département des communications de l’UQAM, lequel comptait une cinquantaine de professeurs. Nous évoluions tantôt en relations humaines, tantôt en psychosociologie de la communication, en relations publiques, et il y avait un groupe dans 1. L’émission Tour de piste était diffusée à la radio française de la Société Radio-Canada au moment de l’Annuelle. Elle s’intéressait particulièrement aux arts de la scène. 6 Les médias québécois sous influence? ce département intéressé davantage par le cinéma, le journalisme, les médias interactifs, les stratégies de production culturelle et la télévision. L’École des médias regroupe maintenant ces cinq programmes. ANIMATEUR : Pas de radio? YVES THÉORÊT : La radio est en développement. Nous l’avons abandonnée il y a quelques années car la demande n’y était plus. Maintenant, on assiste à une recrudescence de l’intérêt. ANIMATEUR : Cette Annuelle, on sait que c’est la deuxième année, alors elle consiste en quoi? Ce sont des étudiants qui montent ce projet, ce sont les professeurs, la direction? YVES THÉORÊT : L’Annuelle, ce sont les professeurs, les étudiants, la direction et aussi la faculté. L’Annuelle nous permet de faire le point chaque année sur un sujet d’actualité. L’an dernier, c’était la qualité du français dans les médias, mais c’était aussi une occasion pour nous de montrer au public les réalisations des étudiants. ANIMATEUR : Alors, pourquoi prendre ce titre de chanson de Springsteen, Born in the U.S.A., comme thématique? YVES THÉORÊT : Vous l’avez dit plus tôt, pour provoquer. Provoquer parce qu’il est certain que tous les jours nous subissons l’influence américaine, que ce soit dans nos médias d’information ou à la télévision. Lorsqu’on regarde notre télévision, on peut penser qu’il y a plus d’émissions américaines aujourd’hui qu’il y a quelques années. ANIMATEUR : Cette influence, on la subit ou on la désire? Est-ce qu’elle est néfaste ou bénéfique? Il n’y a pas de connotation négative lorsque vous avez choisi le thème? YVES THÉORÊT : Non. Il est normal de s’influencer entre voisins. Je dirais même que cette influence nous a permis de faire des choses et, surtout, de tirer notre épingle du jeu et d’affirmer chaque fois notre spécificité. On l’a fait dans nos téléromans, on l’a fait dans nos séries lourdes, on l’a fait au cinéma, et avec beaucoup de succès. Il n’en demeure pas moins que nous habitons à côté d’un des plus grands producteurs de biens culturels au monde. [3.145.151.141] Project MUSE (2024-04-26 06:12 GMT) L’École des médias...

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