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PÉRIODE DE QUESTIONS Walt Disney n’offrait-il pas de l’espoir à de nombreux peuples qui en ont eu besoin au cours des cinquante, soixante dernières années? CHARLES PERRATON: Je ne voudrais pas faire le procès de Walt Disney. Avait-il des intentions nobles, justifiées, légitimes de créer des conditions pour un autre monde, loin de la réalité pure et dure dans laquelle nous vivons tous les jours? Certes, nous pourrions convenir que cela fait du bien. Tout comme cela peut faire du bien de rester devant son téléviseur et d’avoir accès au reste du monde sous cette forme médiatisée. Mais la question que je pose, c’est quelle est la puissance de cet empire, de cet univers, de ce monde merveilleux de Disney. Il y a lieu de s’interroger sur les conséquences que cela peut avoir sur nos facultés de jugement, sur nos capacités de penser objectivement nos conditions. Le succès de Sélection ne repose-t-il pas sur des stratégies de marketing agressives? ROBERT GOYETTE : J’ai assisté à des groupes de discussion et je m’attendais à ce que les gens me disent «Arrêtez avec les sweepstakes». J’ai vu tout ce qui circule, tout ce qui se publie comme promotion à Reader’s Digest. En groupes de discussion, j’ai entendu des gens me dire «Arrêtez» et d’autres, au contraire, me dire de ne pas arrêter. Les avis sont très partagés. Je cherche des façons d’utiliser du papier «forest friendly». J’essaie de réduire le nombre de promotions par la poste pour les envoyer par Internet. Il y a aussi des voies d’évitement. Les gens peuvent appeler à Sélection et 104 Les médias québécois sous influence? dire je ne veux pas de vos envois. Il y a toutes sortes de façons de réagir. Aujourd’hui, près de cinquante pour cent des nouveaux abonnés de Reader’s Digest nous arrivent par des voies autres que la loterie promotionnelle. On voit que le Cirque du Soleil mobilise beaucoup de ressources. Existe-t-il des limites à l’expansion du Cirque? ISABELLE MAHY : Je pense que la façon de faire du Cirque résulte d’une approche de type «organisation apprenante» dans la mesure où des propos du genre «il faut absolument changer nos manières de faire» sont chose fréquente. Ce sont des courants de pensée au sein du Cirque qui affectent non seulement les artistes, mais aussi la pensée stratégique. Ça donne une couleur et une impulsion particulières aux gestionnaires qui travaillent dans cette entreprise. Lorsqu’on est dans le domaine de la création artistique, il faut se renouveler, innover. Cela présuppose qu’il y a des changements et donc de l’apprentissage. Est-ce qu’on réussit chaque fois à traduire dans les œuvres cet état de fait? Je ne crois pas. Par contre, le processus créatif, lui, n’est jamais complètement «formaté» à l’avance, car s’il l’était ça nous donnerait des boîtes de conserve plutôt que des œuvres d’art. Les dimensions du Sélection ne semblent pas avoir évolué. Pourquoi? ROBERT GOYETTE : J’estime que le format est aussi important que le logo. C’est ce qui nous distingue des autres. En kiosque, vous savez que c’est Reader’s Digest. Vous n’avez même pas besoin de voir ce qu’il y a en couverture . Dans ce contexte, ce n’est pas une mauvaise chose que de conserver ce format très particulier. Le fondateur voulait que ce soit transportable facilement. Il y a très peu de gens qui lisent des textes sur leur portable, dans le métro, dans l’autobus ou dans l’avion. Il y a en beaucoup qui peuvent lire Reader’s Digest ou même Le Journal de Montréal, le phénomène des tabloïds. C’est une question de portabilité, de facilité de lecture. Existe-t-il une convergence conceptuelle, un socle commun chez Disney? CHARLES PERRATON : Il y a plusieurs logiques qui président à l’arrivée des biens culturels, et la logique commerciale préside sans doute à la plupart d’entre eux. Pour donner un exemple, le lancement du film Hercules, à la fin des années 1990, a été publicisé dans des...

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