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© 2007 – Presses de l’Université du Québec Conclusion générale Depuis septembre 2003, le mouvement Vision Saguenay 2025 animé par le CRDT de l’UQAC alimente la réflexion collective sur le développement régional à un moment charnière dans l’évolution de la structure de l’économie du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Si certains indicateurs tels que la production, la capacité de R-D, la transformation de l’aluminium et les activités commerciales illustrent la croissance à des degrés divers, force est de constater la présence de grands maux associés généralement au mald éveloppement régional : le faible entrepreneurship, le manque d’innovation, l’effritement de la part relative d’investissements, l’érosion accélérée de la propriété locale et régionale, l’épuisement des réserves de ressources naturelles, la perte accélérée des emplois industriels, le fort déclin démographique, la dévitalisation de nombreuses zones rurales et urbaines, l’essoufflement démocratique, la sédimentation de la concertation comme mode d’apprentissage collectif, l’accélération des fuites extérieures du capital régional, etc. Jadis leader des économies régionales sur la planète grâce à une élite visionnaire1, le Saguenay–Lac-Saint-Jean éprouve désormais, en perspective d’analyse, des difficultés importantes pour s’insérer convenablement dans l’économie mondiale en mutation rapide et continue. Il apparaît, en substance, que le système de planification globale est inadéquat pour relever les défis reliés au repositionnement de la région sur l’échiquier continental et mondial et tenir compte de tous les enjeux. En réalité, l’innovation n’est pas suffisamment au rendez-vous du développement régional, alors que celle-ci constitue le principal moteur de l’économie contemporaine. À cet effet d’appropriation des enjeux et des défis régionaux 2025, nous avons proposé 11 scénarios de continuité ou tendanciels ainsi que 8 scénarios de rupture pour la trajectoire structurelle du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ils représentent autant d’options 1. G. Bouchard (1997). «Élites, entrepreneurship et conflits de pouvoir au Saguenay (1890-1920)», Histoire sociale, vol. XXX, no 60, novembre, p. 267-299. 250 Le Saguenay–Lac-Saint-Jean face à son avenir© 2007 – Presses de l’Université du Québec de base pour élaborer des objectifs, des stratégies et surtout des actions structurantes innovatrices. Pour ce faire, furent proposées trois grandes composantes, non exclusives et non exhaustives, d’un projet régional qui pourrait permettre d’accélérer la marche collective vers un nouveau cycle économique structurel tant souhaité. La mise en œuvre d’un Forum permanent nous apparaît alors comme un mécanisme institutionnel incontournable pour stimuler cette marche en avant ; ce mécanisme repose principalement sur l’animation de l’interaction et sur l’apprentissage collectif dans un esprit d’innovation sous ses diverses formes. Nous tenons à préciser ici que, si l’apprentissage collectif représente maintenant une dimension centrale de la théorie du développement territorial, il demeure que sa mesure est encore à ses premiers balbutiements. Nos efforts en ce sens au CRDT de l’UQAC n’ont produit que des résultats limités, même si la saisie du processus d’interaction nous a permis de faire certains constats tout à fait pertinents pour le milieu. Nous détectons notamment l’émergence d’une vague inédite d’interaction, par l’entremise de nouveaux mécanismes institutionnels qui revitalisent la concertation établie au cours des dernières décennies à la faveur de la montée en importance de la démocratie participative dans le vaste domaine public régional. Du côté des retombées engendrées par cette interaction qui alimente l’apprentissage collectif, nos mesures font ressortir le peu d’innovation régionale réellement fertilisée par rapport, d’une part, aux besoins de restructuration économique du Saguenay–Lac-Saint-Jean et, d’autre part, aux régions gagnantes qui existent actuellement à l’échelle planétaire. De fait, l’apprentissage collectif peu productif d’innovation dans la région ne semble pas suffisamment bénéficier de l’interaction déployée dans cette région. Parmi les forces et les faiblesses liées au processus d’apprentissage collectif au Saguenay–LacSaint -Jean (tableau C1), nous pouvons relever quelques éléments à porter à l’attention des lecteurs...

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