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© 2008 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Entreprises collectives, Louis Favreau, ISBN 978-2-7605-1560-4 • D1560N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés C H A P I T R E 5 COOPÉRATION ET ÉCONOMIE SOCIALE AU QUÉBEC Bilan et mise en perspective de la dernière décennie En recherche, il convient de ne pas négliger les transformations ou les évolutions que connaît à l’interne le monde de l’économie sociale, sujet plus ou moins tabou et plus délicat à traiter. Mais si on ne le fait pas, on risque de ne rien comprendre à un certain nombre de décisions ou de gestes posés, en ayant des considérations quelque peu angéliques liées au dévouement des personnes et à la bonne cause qu’elles cherchent à faire progresser. Si on ne le fait pas, on endosse tout simplement l’autorégulation sans interroger la représentativité et la redevabilité des organisations qui exercent des fonctions politiques et publiques. Le bilan de l’économie sociale de la dernière décennie est contrasté. On ne peut se satisfaire d’égrainer à l’infini ses succès. L’examen critique peut être salutaire, même s’il n’y paraît pas à première vue, pour la suite des choses, en prenant en compte tout à la fois l’environnement interne et l’environnement externe. Où en sommes-nous rendus après 10 ans de travail fédérateur autour du concept d’économie sociale ? Comment faire le bilan de la dernière décennie de la coopération et de l’économie sociale ? Pour certains, il est plutôt d’usage d’évoquer l’environnement externe pour expliquer les lacunes et les faiblesses de cette dernière et 158 Entreprises collectives© 2008 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de: Entreprises collectives, Louis Favreau, ISBN 978-2-7605-1560-4 • D1560N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés tout particulièrement les politiques publiques surtout, qui ne soutiennent pas assez l’économie sociale, qui ne suscitent pas de collaboration suffisante dans l’élaboration ou la mise en œuvre de programmes ou de mesures de soutien à l’emploi, de soutien à de nouveaux services de proximité, etc. Parallèlement , il est plutôt d’usage de tenir les débats internes à l’abri des médias en considérant qu’il faut plutôt « laver son linge sale en famille » et donc taire sur la place publique ces lacunes de peur de donner des armes à un soi-disant adversaire. Vieux réflexe défensif et surtout réflexe anti-démocratique : aucune organisation dans une société comme la nôtre n’est imputable qu’à elle-même, étant donné l’interpénétration forte des organisations de la société civile et les institutions de la société politique. Concrètement, par exemple, quand le financement d’une organisation provient à 60, 70 ou 80 % de fonds publics, les citoyens en général, les médias et l’opinion publique sont en droit de savoir ce qui se passe à l’intérieur de ces organisations. Voici donc quelques paramètres d’un premier examen critique qui prend non pas l’approche classique des entreprises collectives comme acteur économique, mais une approche politique de ces réseaux et de ces regroupements. 1. LES DIFFÉRENTES FAMILLES DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ENGAGÉES DANS LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DU QUÉBEC ET DE SES RÉGIONS : PREMIER TOUR D’HORIZON DE LA DERNIÈRE DÉCENNIE Revenons d’abord sur l’idée développée au troisième chapitre de cet ouvrage : il n’y a pas une seule et grande famille de l’économie sociale, mythe fondateur qui traîne les couloirs de l’économie sociale québécoise depuis l’introduction de cette notion dans l’espace public, il y a dix ans. Il y a certes un troisième secteur (à côté et en interaction avec le marché et l’État) qui roule sur quelques grands principes bien résumés et repris de nos amis belges1. Mais il y a...

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