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c h a p i t r e 13 PROFIL CLINIQUE DES ADOLESCENTES PRISES EN CHARGE PAR LES CENTRES JEUNESSE DU QUÉBEC POUR DES PROBLÈMES DE COMPORTEMENT SÉRIEUX Robert Pauzé Université de Sherbrooke Geneviève Paquette Université de Sherbrooke Éric Yergeau Université de Sherbrooke Luc Touchette Université de Sherbrooke REMERCIEMENTS Cette étude a bénéficié de l’appui du Fonds pour l’adaptation des services de santé du Canada, du Conseil québécois de la recherche sociale et du Fonds québécois de recherche sur la société et la culture. [3.139.238.76] Project MUSE (2024-04-26 14:38 GMT) 1. LA CLIENTÈLE ADOLESCENTE SUIVIE PAR LES CENTRES JEUNESSE POUR TROUBLES DE COMPORTEMENT Un jeune sur quatre inscrit au service de l’application des mesures dans les centres jeunesse du Québec reçoit des services pour des problèmes de comportement sérieux (article 38 h de la Loi sur la protection de la jeunesse)1 et ce sous-groupe est composé presque uniquement d’adolescentes et d’adolescents (93,2 %) (Lessard, 2002). Selon les données colligées par Lessard (2002), les centres jeunesse doivent répondre à plus de 2000 nouvelles demandes par année pour des jeunes présentant des problèmes de comportement sérieux et l’incidence de ces prises en charge est sans cesse croissante. Cette incidence est en effet passée de 4,52 par 1 000 jeunes en 1993-1994 à 5,47 en 20002002 , ce qui constitue une augmentation de 21 %. Fait à noter, une forte proportion de ces jeunes (plus de 8 jeunes sur 10) auraient déjà reçu des services des centres jeunesse par le passé, ce qui constitue un indicateur d’une persistance certaine des difficultés chez cette clientèle et d’un phénomène de porte tournante dans la prise en charge de ces jeunes (Pauzé, Toupin, Déry, Mercier, Cyr, Cyr, Frappier, Chamberland et Robert, 2004). Enfin, on note que la durée moyenne des prises en charge pour ces jeunes se situe autour de 20,2 mois (Lessard, 2002) et environ 50 % d’entre eux connaissent une mesure de placement au cours de leur suivi (Lessard, 2002 ; Pauzé et al., 2004). 1.1. DES DIFFÉRENCES ENTRE LES GARÇONS ET LES FILLES Quand on regarde de plus près la proportion de garçons et de filles prise en charge par les centres jeunesse pour des problèmes de comportement sérieux, on constate que plus de garçons (61,8 %) que de filles (38,2 %) sont pris en charge pour ce motif (soit 4 205 garçons et 2 801 filles au cours de l’année 2000-2001 ; Lessard, 2002). Les différences entre les garçons et les filles ne s’observent pas uniquement sur le plan du nombre de jeunes pris en charge par les centres jeunesse, mais également sur le plan de leurs caractéristiques personnelles. À cet effet, certains résultats de recherche tendent à démontrer que les filles prises en 1. Selon les données de Lessard (2002), 6 806 jeunes sur un total de 25 565 étaient pris en charge pour des problèmes de comportement sérieux dans les centres jeunesse du Québec en 2000-2001. Les conduites antisociales des filles 368 charge par les centres jeunesse pour des problèmes de comportement sérieux présentent des profils cliniques distincts de ceux des garçons. Par exemple, dans le cadre d’une étude exploratoire visant à décrire différents profils cliniques chez les adolescents suivis par les centres jeunesse pour des problèmes de comportement sérieux (n = 87) à l’aide d’une analyse de regroupement (cluster analysis), Pauzé, Déry et Toupin (2004) identifient trois sous-groupes de jeunes chez cette clientèle, dont un sous-groupe composé uniquement de filles (100 %), un autre composé à 85 % de garçons et un troisième composé d’autant de garçons que de filles. Selon les données de cette recherche, le profil clinique du sous-groupe composé uniquement de filles diffère sur plusieurs points de celui composé principalement de garçons, notamment sur le plan de la nature des troubles psychiatriques présentés. Cette recherche ne visait pas spécifiquement à cerner les différences entre les garçons et les filles ; elle suggère néanmoins que le portrait clinique des filles est passablement...

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