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© 2003 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Reconnaissance et citoyenneté, Jean-Marc Larouche (dir.), ISBN 2-7605-1219-3 HAPITRE 7 C POUR UNE ÉTHIQUE DE L’ACTION INTERCULTURELLE Blessuresmorales etattentes dereconnaissance FABIENNE BRION Université catholique de Louvain, Belgique © 2003 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Reconnaissance et citoyenneté, Jean-Marc Larouche (dir.), ISBN 2-7605-1219-3 [3.142.53.68] Project MUSE (2024-04-26 12:42 GMT) © 2003 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Reconnaissance et citoyenneté, Jean-Marc Larouche (dir.), ISBN 2-7605-1219-3 À quelles conditions les actions interculturelles – cette forme mineure de reconnaissance – peuvent-elles contribuer à préserver l’intégrité des membres de groupes tribalisés ? Ainsi pourrait s’énoncer la question à laquelle ce texte tente de répondre. Le fait que ces actions permettent aux membres de ces groupes d’établir, de maintenir ou de préserver le sentiment de leur dignité n’est pas interrogé : la question posée est étroite – si étroite, en vérité, qu’il vaut sans doute la peine de préciser les circonstances dans lesquelles elle nous fut posée. De 1997 à 1999, nous avons été chargés, au Centre d’études sociologiques des Facultés universitaires Saint-Louis (Bruxelles), de la réalisation d’une recherche intitulée Muslim Voices in the European Union : The Stranger Within. Community, Identity, Employment1. Nous avons, dans ce cadre, réalisé des entretiens biographiques avec dix-huit femmes d’origine marocaine et deux femmes d’origine grecque converties à l’islam2 ; nous avons procédé 1. Financée dans le cadre du quatrième programme Targeted Social and Economic Research de la Commission européenne, la recherche était coordonnée par P. Glavanis, directeur du Centre for the Study of Globalization, Eurocentrism and Marginality de l’Université de Manchester. En Belgique, elle était promue Y. Cartuyvels et L. Van Campenhoudt, et réalisée par U. Manço (2000) et moi-même. 2. Plus précisément : nous avons rencontré, d’une part, des femmes connues pour avoir revendiqué publiquement l’égalité des droits et des chances pour l’ensemble de la population résidant sur le territoire de la Belgique et, d’autre part, des femmes qui n’ont aucun engagement public. Les premières sont nées ou ont grandi en Belgique ; toutes sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur universitaire ou non universitaire. Hanan, Leila, Samira, Maria, Areti, Meryem et Assya se définissent comme citoyennes belges et musulmanes ; elles ont publiquement dénoncé l’exclusion scolaire et professionnelle dont elles ont fait l’objet parce qu’elles portent le foulard. Nouria et Karima ont publiquement dénoncé la violence policière exercée à l’encontre de la population issue de l’immigration marocaine 114 Reconnaissance et citoyenneté© 2003 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Reconnaissance et citoyenneté, Jean-Marc Larouche (dir.), ISBN 2-7605-1219-3 ensuite à une double analyse phénoménologique : analyse des blessures morales autour desquelles certaines d’entre elles construisaient leur récit, d’une part, et analyse des carrières morales de celles-ci, d’autre part. En 2001, il nous a été demandé de rédiger une note dans laquelle nous dégagerions – exercice pour moi inhabituel – « les implications normatives » de ce travail : nous était-il possible de tirer de la recherche réalisée quelques enseignements quant aux principes moraux qui doivent orienter les actions interculturelles, ou encore quant aux formes qu’elles devraient prendre ? Cette note était, in fine, destinée à une fondation qui programme et finance des actions interculturelles – d’où ce que nous avons appelé « l’étroitesse » de la question posée. C’est cette note, revue et corrigée, que nous livrons ici. Après avoir présenté le cadre conceptuel de notre réflexion, nous avons repris, brièvement , la description...

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