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C H A P I T R E 2 ÉVOLUTION HISTORIQUE On serait porté à penser que l’administration de l’éducation comme champ d’application de l’administration générale est née avec l’existence de la première école. Le lecteur sera peut-être surpris de constater sa naissance relativement récente. En effet, ce n’est que lorsque le besoin s’est fait sentir de coordonner les efforts d’un plus grand nombre de personnes œuvrant au sein d’une école et d’une commission scolaire que l’administration de l’éducation devint une préoccupation de plus en plus sérieuse de la part d’éducateurs responsables. Le chapitre expose donc les principales étapes historiques du développement de l’administration de l’éducation. Après avoir présenté les différentes phases de l’évolution américaine de ce champ d’études, le chapitre fait état du progrès accompli au Canada dans ce domaine avant de se terminer par 30 L’administration de l’éducation un aperçu de son développement au Québec. Le contenu du chapitre est divisé selon des périodes qui ont particulièrement marqué la progression de l’administration de l’éducation aux États-Unis, au Canada anglais et au Québec. AUX ÉTATS-UNIS Période philosophique (avant 1900) Le développement de l’administration de l’éducation est tributaire de l’évolution générale de l’éducation. Tant que les commissions scolaires étaient petites et plutôt rurales, les commissaires d’école tenaient à conserver leur responsabilité d’administrer les écoles. Des comités de commissaires inspectaient les lieux, examinaient les progrès des élèves, choisissaient les manuels scolaires, embauchaient le personnel enseignant , etc. Dans de plus grandes commissions scolaires rurales, des sous-comités étaient formés pour s’occuper des mêmes tâches. Les commissaires d’école des grandes villes urbaines se sont rendu compte peu à peu qu’ils ne pouvaient plus facilement garder la responsabilité des opérations quotidiennes des écoles. Puis, comme le soulignaient Tyack et Hansot (1982, p. 95), les réformateurs de l’éducation de cette époque étaient fascinés par la possibilité d’appliquer à l’éducation quelques-unes des normes techniques employées par les usines où un surintendant et quelques contremaîtres supervisaient le travail de centaines d’ouvriers. Les réformateurs se demandaient s’il ne serait pas possible d’engager un surintendant pour qu’il surveille et rationalise le processus d’enseignement de milliers d’élèves entassés dans des écoles urbaines. Les réformateurs en vinrent à confier l’administration des écoles et des commissions scolaires à une personne appelée district superintendent1 . Ce poste s’apparentait à celui d’un agent de la commission scolaire. Il était embauché pour classer les élèves, observer le personnel enseignant, tenir à jour les registres des absences, etc. En 1837, on trouvait les deux premiers directeurs généraux dans les villes de Buffalo et de Louiseville, et d’autres se sont trouvés par la suite dans plusieurs villes. L’année suivante, le poste de principal existait dans la ville de Cincinnati, en Ohio. 1. Le titre de superintendent correspond au Québec au titre de directeur général d’une commission scolaire. [18.226.177.223] Project MUSE (2024-04-26 12:26 GMT) Évolution historique 31 Les premiers directeurs généraux des commissions scolaires, à qui on refusait souvent le droit de sélectionner le personnel enseignant , de déterminer le programme d’études et d’établir des politiques, n’étaient que des commis (Tyack et Cummings, 1977, p. 51). Selon Button (1966), ils enseignaient aux enseignants. Certains d’entre eux étaient toutefois des pédagogues chevronnés. C’est le cas, par exemple, de William H. Payne et de William T. Harris. Payne, dont on reparlera à l’occasion de l’enseignement de l’administration de l’éducation. Payne fut le directeur général de la commission scolaire d’Adrian, au Michigan, de 1869 à 1878 tandis que Harris le fut pour la commission scolaire de la ville de St. Louis de 1868 à 1880. Selon Culbertson (1986), Payne publiait en 1875 ce qui était probablement le premier ouvrage en administration de l’éducation (p. 5). Période normative (1900-1950) Cette période a été celle de la démocratie et de l’éducation progressiste avec la publication du volume de Dewey (1916). La philosophie de l’éducation de Dewey rejoignait la...

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