In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

C H A C H A P I T R E 1 La construction de l’alternance au Québec Entre deux vagues de croissance et quelques flots de recherches variées Carol Landry et Élisabeth Mazalon Université du Québec à Rimouski (carol_landry@uqar.qc.ca) (elisabeth_mazalon@uquar.qc.ca) RÉSUMÉ À partir d’une recherche essentiellement documentaire, l’évolution et l’état actuel de l’alternance, comme champ de formation et de recherche au Québec, sont présentés dans ce chapitre. Selon une approche sociopolitique, la première partie traite de l’état actuel des pratiques d’alternance sous statut scolaire afin de mieux comprendre son évolution, tout en mettant en valeur les principaux leviers qui ont permis son développement. La seconde partie aborde l’alternance comme domaine de recherche pour mieux identifier les thèmes et les disciplines qui la concernent en vue d’aboutir, en dernier ressort, à une typologie des partenaires de l’alternance. Globalement, nous constatons que le discours sur l’alternance est beaucoup plus important que les projets et le nombre d’élèves qui l’accompagnent et que quelques flots de recherches variées émergent au gré des chercheurs et des disciplines. [3.142.53.68] Project MUSE (2024-04-25 16:52 GMT) La construction de l’alternance au Québec 11 Sous l’appellation générale d’alternance travail-études (ATE), c’est depuis 1986 que l’alternance fait parler d’elle au Québec. Cependant, ce type de formation qui allie périodes de formation en entreprise et périodes d’études avait commencé vers 1966, à l’Université de Sherbrooke, sous le nom d’enseignement coopératif. Pourquoi l’alternance?Quelle place occupet -elle actuellement à chaque ordre d’enseignement? Quels sont ses objectifs ? Ce mode d’organisation de la formation a-t-il progressé ? Dans quel contexte ? Et selon quels leviers ? Par ailleurs, un champ de recherche est en émergence autour des probl ématiques de l’alternance. Comment se constitue-t-il au point de vue épistémologique et méthodologique ? Quelles sont les thématiques qui en découlent et autour de quelles disciplines ? Enfin, qui sont les partenaires de l’alternance sous statut scolaire ?Voilà les principales questions auxquelles ce chapitre tente de répondre en vue de procéder à un bilan et à une analyse des pratiques et des recherches en cours au Québec. Ce texte est surtout le fruit d’une recherche documentaire. Cependant, plusieurs analyses et réflexions qui alimentent la seconde partie prennent leur source dans les différentes recherches que nous avons menées sur l’alternance depuis une dizaine d’années. Dans la première partie, nous traitons, sous un angle sociopolitique, de l’état actuel des pratiques d’alternance sous statut scolaire afin de mieux comprendre leur évolution tout en tenant compte des principaux leviers qui ont permis leur développement. Dans la seconde partie, nous examinons l’alternance comme domaine de recherche pour mieux décrire les thèmes et les disciplines qui la concernent afin d’aboutir, dans la dernière partie, à une typologie des partenaires de l’alternance. 1. LES PRATIQUES DE FORMATION EN ALTERNANCE SOUS STATUT SCOLAIRE AU QUÉBEC D’entrée de jeu, pour mieux saisir l’objet dont il est question, nous voulons tracer un portrait plutôt descriptif de l’état des pratiques de formation en alternance sous statut scolaire au Québec, des différents dispositifs mis en place et de leurs objectifs à chaque ordre d’enseignement1. Globalement, cet exercice permettra de mieux saisir la place actuelle de l’alternance au 1. Cette partie du texte et la suivante reprennent, en les actualisant, certains propos tenus dans l’article de Mazalon et Landry (1998, p. 93-116). 12 La formation en alternance Québec. Par la suite, nous définirons les principaux leviers qui ont permis à l’alternance de se développer au cours des années. Mais, tout d’abord, qu’entend-on par formation en alternance ? Tous les auteurs s’entendent pour dire que l’alternance est une notion polymorphe recouvrant différentes pratiques de formation qui changent, notamment, selon le contexte, les finalités et les populations visées (Agulhon, 2000). Néanmoins, selon Audet (1995a), on peut distinguer, au Québec, trois types d’alternance: selon que l’on considère spécialement l’entité dont relève le dispositif de formation (l’entreprise ou l’établissement d’enseignement ), selon le moment où intervient...

Share