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© 2002 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Mondialisation, économie sociale, développement local et solidarité internationale, Louis Favreau et Lucie Fréchette (dir.), ISBN 2-7605-1089-1 C H A P I T R E I V CONJONCTURE INTERNATIONALE, SOCIÉTÉ CIVILE ET DÉVELOPPEMENT SOLIDAIRE Les nouvelles coordonnées Par où le changement social et le développement passent-ils aujourd’hui ? Malgré la déroute des projets de grande envergure (capitaliste, socialiste et « développementiste ») et même si la mondialisation néolibérale constitue indiscutablement une tendance forte et durable, le rapport des forces en présence n’est pas à sens unique pour autant. La conjoncture internationale est en effet incertaine et instable (Badie et Smouts, 1999 ; Lejeune, 2001). Ce qui signifie que les mouvements sociaux, en s’appuyant sur une analyse lucide de cette conjoncture et en faisant des choix stratégiques éclairés, peuvent tirer parti d’une situation nettement moins polarisée et cristallisée qu’à l’époque de la guerre froide. Comme en témoigne la mobilisation des organisations non gouvernementales internationales (ONGI) au cours de la dernière décennie, par exemple lors des nombreux sommets et conférences organisés par l’ONU (Rio, Beijing, Copenhague…) ou en réaction aux négociations sur la finance et le commerce internationaux (Seattle, Washington, Prague…) ou encore à l’occasion de forums sociaux mondiaux (Porto Alegre 2001 et 2002), la société civile se fait davantage entendre aujourd’hui sur la 68 Mondialisation, économie sociale et solidarité internationale© 2002 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.uquebec.ca Tiré de : Mondialisation, économie sociale, développement local et solidarité internationale, Louis Favreau et Lucie Fréchette (dir.), ISBN 2-7605-1089-1 scène mondiale. Dans les années 1990, nous avons assisté non seulement à un regain de la contestation sociale au niveau international, mais aussi à l’internationalisation et à la transnationalisation1 de réseaux, d’organisations et d’entreprises collectives (Foster et Anand, 1999 ; Keck et Sikkink, 1999 ; Lindenberg et Dobel, 1999). Aujourd’hui, ces réseaux, et notamment les ONGI, sont en outre de plus en plus aptes et décidés à participer activement aux grands débats économiques (Cameron, 2000) et des expressions comme celle d’entrepreneuriat social qui, il y a peu, auraient sans doute été mal accueillies dans leur vocabulaire en font maintenant partie sans que l’on s’en étonne outre mesure (Fowler, 2000). Prenant appui sur une recension des travaux francophones et anglosaxons des dernières années touchant cette question, ce chapitre cherchera à dégager les principales lignes de force de cette nouvelle conjoncture politique internationale dans laquelle des mouvements sociaux ont aujourd’hui une part active après avoir été dans une situation plutôt défensive. 1. L’INTERNATIONALISATION DES RÉSEAUX D’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE2 Comme on l’a vu, la mondialisation néolibérale engendre de nouvelles formes d’exclusion au Nord comme au Sud et, dans de nombreux domaines, affaiblit le pouvoir des États (Mishra, 1999). Elle rend difficile le développement de nouvelles institutions de régulation sur le plan politique et mine l’expression des aspirations des peuples. Leur quête de sens et d’identité parvient malgré tout à progresser lorsque la société civile réussit à s’organiser. Dans ce contexte, les mouvements sociaux traversent une phase de mutation et se font les vecteurs de nouvelles formes de développement, dont celles de l’économie sociale et solidaire (Tremblay, 2000). Globalement, la réalisation de dizaines de milliers de projets de type associatif ou coopératif dans le monde traduisent, de diverses manières, l’aspiration à une « autre mondialisation ». 1. La distinction entre les notions d’« internationalisation » et de « transnationalisation » renvoie au fait qu’une part (internationalisation) du processus de la mondialisation se fait avec la participation active ou passive des États, et donc dans le respect de leur souveraineté, alors qu’une autre part (transnationalisation) de ce processus leur échappe partiellement ou totalement (par exemple certains flux démographiques, culturels, religieux, communicationnels). À ce sujet, voir Badie et Smouts, 1999. 2. Tout le chapitre IV a pour coauteurs Louis Favreau et Daniel Tremblay. [3.21.34.0] Project MUSE...

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