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141 CHAPITRE 4 SYNTHÈSE RÉGIONALE INTERSITES Il est maintenant temps de revenir sur les hypothèses que nous avons formulées dans le chapitre 1. La première part du constat que, de tous les groupes iroquoiens, ceux de la province de Canada détenaient l’accès le plus direct aux ressources de l’estuaire.Ils ont ainsi développé une économie qualifiée de «la plus mixte de l’Iroquoisie», qui faisait une place appréciable aux ressources marines — non seulement au phoque,mais également au béluga. Les motivations à la base de ces déplacements dans l’estuaire reposaient sur l’exploitation du phoque et n’entraient pas en conflit avec les activités agricoles menées dans la région de Québec, non seulement parce qu’il était possible de coordonner ces deux pratiques, mais parce que l’agriculture fut adoptée tardivement, soit pas avant 1300 (Chapdelaine 1993c), et peut-être même après 1400. Nous allons constater qu’autant les éléments céramiques, soit les vases, les pipes et les rebuts de pâte, que les restes lithiques, les assemblages fauniques et l’architecture de certaines zones d’occupation tendent à appuyer cette hypothèse. La seconde hypothèse veut que les excursions menées par les Iroquoiens du Saint-Laurent dans le secteur de l’embouchure du Saguenay fussent de deux types.Le premier correspond à des unités composées de petits groupes de chasseurs masculins actifs dès le retour des premiers troupeaux de phoques du Groenland en avril de chaque année. Le second type répond à la définition d’un groupe composé d’hommes,de femmes et d’enfants qui pouvaient gagner l’estuaire dès le printemps,mais dont la présence était plus probable au cœur de l’été, alors que les phoques gris et commun mettent bas sur les battures. Nos interprétations à l’égard de la saisonnalité des sites et de la présence d’objets suggérant la présence de familles entières, sinon de contingents masculins, permettent de valider cette proposition. L’attirail quotidien : la céramique, les outils de pierre et les os ouvragés La céramIque LA POTERIE La collection céramique rattachée au Sylvicole supérieur comporte 127 vases différents que l’on peut répartir,sur la base des modes décoratifs,au sein de trois périodes,soit le Sylvicole supérieur ancien, médian et récent (tableau 67). Des analyses de provenance de l’argile menées sur 22 échantillons ont d’ailleurs montré qu’une partie de la production céramique a 142 SYNTHÈSE RÉGIONALE INTERSITES été réalisée sur place,et qu’elle est davantage marquée au cours du Sylvicole supérieur médian (phase Saguenay). Tableau 67 Répartition chronologique des vases par site Vases du Sylvicole supérieur ancien 1000–1200 Vases du Sylvicole supérieur médian 1200–1350 Vases du Sylvicole supérieur récent 1350–1534 Ouellet 4 45 1 Anse–aux–Pilotes IV – 4 2 Cap–de–Bon–Désir (109G23–24) 8 2 3 Cap–de–Bon–Désir (109G25–31) 1 1 7 Cap–de–Bon–Désir (109G28) – – 5 SABAC 2 1 0 Pointe–à–Crapaud 13 6 16 Escoumins I – – 6 Total 28 59 40 Caractéristiques morphologiques et fonctionnelles La poterie trouvée dans le secteur de l’embouchure du Saguenay est marquée par une évolution de la décoration et de la morphologie qui trouve une parenté avec les productions réalisées dans la vallée du Saint-Laurent surtout, et dans une moindre mesure dans le nord de la Nouvelle-Angleterre et le sud de l’Ontario.Au Sylvicole supérieur ancien,par exemple, on rencontre des proportions à peu près égales de lèvres plates, arrondies et biseautées (tableau 68).Lors de la période suivante,la proportion de lèvres plates augmente (auxquelles on ajoute une gouttière dans la moitié des cas de vases avec parement), au détriment de la forme biseautée. Enfin, au cours de la période du Sylvicole supérieur récent, on ne donne presque jamais de forme arrondie ou biseautée aux lèvres; on préfère de loin la forme plate assortie d’une gouttière simple ou double dans le cinquième des cas. L’épaisseur de la lèvre enregistre une valeur...

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