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À l’heure actuelle, la plupart des Canadiens exercent uneactivitérémunérée.En2003,79%despersonnes de plus de 15 ans faisaient partie de la population active, c’est-à-dire de tous ceux qui travaillent ou recherchent activement un emploi. Ce pourcentage est l’un des plus élevés des pays de l’OCDE1 . La grande majorité de ces personnes travaillent pour un employeur et non à leur compte. L’importance des salaires est évidente, puisqu’ils représentent plus des deux tiers, soit 67 % des revenus des ménages, beaucoup plus que les 8 % provenant de petites entreprises, le reste provenant d’investissements et de transferts gouvernementaux2 . Les gens investissent beaucoup de temps et d’effort dans leur emploi, et les conditions de travail affectent leur vie à plusieurs égards. La situation professionnelle a souvent un effet réel sur l’identité et le prestige. Les taux de rémunération, y compris la possibilité de bénéficier d’avantages sociaux, déterminent si l’on est riche ou pauvre, si l’on vit à l’aise ou dans l’indigence. Au-delà des satisfactions d’ordre matériel, les emplois offrent des degrés divers d’autonomie ou de contrôle sur les méthodes de travail, de sécurité grâce à la titularisation, de créativité ou de stress; ils ont également un effet sur la santé physique et psychologique de la personne, sur sa vie sociale et familiale. Chapitre 13 les tendances de l’emploi au canada* Geoffrey Ewen Le présent texte donnera une vue d’ensemble des principales tendances qui se dégagent dans l’emploi rémunéré au XXe siècle; l’ensemble de la période sera considéré brièvement, alors que nous approfondirons les dernières années. Nous étudierons d’abord les changements intervenus dans l’économie, qui déterminent le nombre d’emplois disponibles par grand secteur, la réglementation officielle du lieu de travail et le degré de sécurité sur le plan socioéconomique. Ensuite, nous analyserons les différents facteurs qui affectent la probabilité qu’une personne trouve un emploi – et le type d’emploi –, à savoir l’âge, le sexe, la race, l’ethnie et le statut au regard de l’immigration. Nous relèverons enfin quelques-unes des principales tendances observées depuis les années 1970, notamment la polarisation croissante entre les bons et les mauvais emplois. Ce qui constitue un bon ou un mauvais emploi n’est d’ailleurs sans doute pas la même chose pour tout le monde. Quoi qu’il en soit, la plupart souhaitent un travail sûr qui apporte une vie décente, des avantages sociaux convenables, la dignité, l’occasion de mettre ses compétences à profit et, enfin, qui maintienne la santé et le bien-être. En dépit des déclarations sur le boom économique et sur la probabilité croissante de trouver du travail, à tout le moins jusqu’au début de la crise économique globale en 2008, il s’avère Les tendances de l’emploi au Canada 181 que les perspectives de trouver un bon emploi se sont dégradées. Le nombre de postes dans les métiers spécialisés et dans les professions libérales, généralement mieux payés et assortis d’une vaste gamme d’avantages sociaux, a légèrement augmenté. L’augmentation a été plus importante relativement au nombre d’emplois précaires et mal rémunérés, offrant peu de sécurité parce qu’ils sont temporaires, à temps partiel ou à contrat, et comportant peu de possibilités de promotion et peu d’avantages sociaux. Il en résulte que les salaires et les revenus ont augmenté pour ceux qui sont au haut de l’échelle, alors qu’ils ont stagné pour ceux qui se trouvent au milieu et au bas. CHANGEMENT ÉCONOMIQUE ET MARCHÉ DU TRAVAIL Au Canada, la plupart des gens n’ont été obligés d’avoir un emploi rémunéré qu’à partir du XXe siècle. Auparavant et pendant des milliers d’années, les peuples autochtones ont prospéré en cultivant la terre et en vivant de la pêche, de la chasse et de la cueillette. Dans les colonies françaises et britanniques, le travail rémunéré était rare et côtoyait d’autres formes de travail : le service à long terme dans lequel les engagés étaient juridiquement liés par contrat à un employeur, souvent pendant trois...

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