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x | LA TRADUCTION SPÉCIALISÉE d’étude que certains qualifient de peu intéressant. Une étude récente (Aixelá, 2004) montre en effet que, des 2 095 publications répertoriées dans BITRA (Bibliography of Interpreting and Translation), une bibliographie internationale sur la recherche en traduction, seulement 1 905 (c’est-à-dire moins de 10 %) portent sur la traduction spécialisée, comparativement à 4 314 sur la traduction littéraire. Néanmoins, il est encourageant de constater qu’au cours des sept dernières années, il s’est publié quelques nouveaux ouvrages sur la traduction spécialisée, comme celui qu’ont dirigé Gotti et Šarčević (2006) et Lavault-Olléon (2007), en plus d’autres portant sur certains domaines en particulier, comme le livre de Pym (2004c) et celui de Monacelli (2001) sur la localisation, l’ouvrage de Byrne (2006) sur la traduction technique et celui de Perego (2005) sur la traduction audiovisuelle. Ayant présenté les motifs et les destinataires de cette deuxième édition, je souhaite maintenant me tourner brièvement vers le cadre d’étude que j’ai choisi, une opération qui sera du reste reprise et expliquée plus en détail à la section traitant des diverses approches de la traduction (3.1). Ce type de découpage du domaine de recherche dans le présent ouvrage me permettra d’éviter de tomber dans l’erreur que Neubert (2001) reproche à de nombreux traductologues, c’est-à-dire de choisir comme objet d’étude certains aspects particuliers de la traduction, sauf pour insister sur la pertinence des conclusions auxquelles ils sont arrivés malgré tous les aspects qu’ils ont choisi de ne pas prendre en considération. Pour définir ma vision personnelle de la traduction spécialisée et de la façon de l’enseigner, j’ai puisé à même diverses approches théoriques, sans les voir comme l’antithèse les unes des autres, mais plutôt en cherchant à utiliser ce que chaque modèle avait à m’offrir. Même si j’ai eu recours aux outils mis à ma disposition par la linguistique et la traductologie, j’ai tenté d’appréhender la traduction d’une manière différente de celles des linguistes et des traductologues, lesquels réfutent implicitement le concept de « norme » qualitative. Néanmoins, ce concept est au cœur non seulement de la didactique mais aussi du marché de la traduction, où le rôle du traducteur ne coïncide ni avec celui du linguiste, ni avec celui du traductologue. Mon objectif dans le présent ouvrage est donc bien d’étudier les textes spécialisés dans une optique descriptive et/ou contrastive, mais surtout dans le but d’enseigner à traduire concrètement ces textes, à préparer les futurs traducteurs à n’importe quelle situation de travail dans laquelle ils pourront se trouver. La perspective d’étude de la traduction que j’ai adoptée est donc nécessairement transversale aux divers ordres de priorité du traducteur Avant-propos à la deuxième édition | xi professionnel, d’une part, et des linguistes et traductologues qui se limitent à décrire la traduction de l’extérieur, d’autre part. Il s’agit d’une approche qui vient de ceux qui enseignent la traduction en l’étudiant de l’intérieur, qui cherchent à établir un lien entre les aspects concrets de la traduction et ses aspects théoriques. Cette approche est par conséquent centrée sur la méthodologie de la traduction comme activité de résolution de problèmes d’ordre professionnel. Si les réflexions que je formule dans le présent ouvrage sont confirmées – là où c’est possible – par les données observables issues des méthodes d’analyse introduites dans le cadre du paradigme empirique descriptif de la traductologie (corpus de traduction et études empiriques), ces réflexions sont néanmoins vouées à aider les futurs traducteurs dans leurs activités. Ainsi, j’indiquerai de temps à autre quels sont les avantages et les désavantages des choix déterminés par rapport à d’autres, néanmoins possibles dans une même situation de traduction. L’approche adoptée est donc encore de type descriptif, dans son sens non déterminant mais bien probabiliste indiqué par Chesterman (2000a), c’est-à-dire servant à faire des prévisions à partir de conditions de départ déterminées. Voyons maintenant les nouveautés que comporte cette deuxième édition : au-delà des ajouts et...

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