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390 | LA TRADUCTION SPÉCIALISÉE 19. Chaque produit appelle une forme d’adaptation appropriée. Par exemple, pour la localisation d’un programme de traitement de texte comme MS Word, les adaptations socioculturelles habituelles sont peu intéressantes du point de vue de la traduction, car elles portent généralement sur de simples substitutions, comme le format de la date, les poids et mesures, les valeurs, le correcticiel intégré (lequel comporte différentes versions pour le français, selon la région géographique en question), des raccourcis-clavier (hotkeys) (Ctrl+B, qui active la fonction de caractère gras – ou bold – sur les claviers anglo-saxons, est remplacé par Ctrl+G, pour gras). Toutefois, dans le cadre d’un projet comme celui de l’encyclopédie multimédia Microsoft Encarta, on peut trouver des exemples extrêmes pour illustrer la façon dont les exigences liées à la localisation peuvent nécessiter un changement du contenu référentiel dans un texte, selon la langue de publication. Par exemple, dans la version britannique et états-unienne, on attribue à Alexander Graham Bell l’invention du téléphone, en 1876, année du dépôt du brevet de son invention, tandis que dans la version italienne d’Encarta, c’est à l’Italien Antonio Meucci (dont le nom ne paraît même pas dans la version anglo-saxonne) qu’on attribue l’invention du premier téléphone rudimentaire, en 1854, bien qu’il eût déjà soumis une demande de brevet au bureau américain des brevets en 1871, soit cinq ans avant Bell. 20. Pour donner une idée du rythme d’expansion de ce secteur, notons que le marché mondial de la localisation de logiciels et de sites Web est passé de 11 milliards de dollars américains en 1999 à 20 milliards de dollars en 2004 ; en outre, plus de 60 % des revenus des trois géants du secteur informatique (Microsoft, IBM et Oracle) proviennent des ventes internationales (R. Schäler, tel que cité dans Norwell, 2004). 21. Une étude récente de l’AILIA (Association de l’industrie de la langue du Canada) sur les profils professionnels dans l’industrie de la langue et les compétences qui s’y rattachent révèle que, en plus de connaître le Web, les localisateurs doivent également connaître la programmation dans les langages Unicode, XML, XLIFF, TMX, TBX, OLIF, OSCAR, etc., et savoir écrire et mettre en page les documents en se servant des outils informatiques, plus particulièrement en langue contrôlée (communication par courriel avec Luigi Muzii, 23 octobre 2007). 22. Pour un tableau des expériences et des problèmes liés à l’enseignement des nouvelles technologies (y compris la localisation) dans le cadre de programmes de formation de traducteurs, on consultera notamment Pym et coll. (2006). 23. Au Canada, cette entrée triomphale de la localisation dans les écoles de traduction n’a pas connu les suites qu’on lui prédisait. En effet, deux des principaux programmes offerts au Québec, soit celui de l’Université du Québec en Outaouais et celui de la Faculté d’éducation permanente de l’Université de Montréal, ont Le traducteur, ses outils et sa profession | 391 dû cesser d’admettre de nouveaux étudiants, notamment en raison d’un manque d’intérêt de leur part. 24. Par exemple, en Europe, les universités de Limerick et de Dublin (Irlande), de Mainz (Allemagne), de Savonlinna (Finlande), Rovira i Virgili, à Tarragone (Espagne) (cours en ligne) et de Leeds (Royaume-Uni). 25. Par exemple, l’Annual Internationalisation and Localisation Conference organisée par le Localisation Research Centre de l’université de Limerick (Irlande), lancée au milieu des années 1990. 26. Dans une étude par sondage menée par Vande Walle (2007) en 2006 sur un échantillon représentatif de 500 traducteurs, 88 % des répondants ont dit utiliser exclusivement l’ordinateur pour traduire, tandis que 7 % – la plupart travaillant au sein de grandes entreprises – indiquaient qu’ils dictaient encore leurs traductions à un ou une secrétaire responsable par la suite de la transcription, et 2 % – la plupart des traducteurs de langues rares ou mortes, donc confrontés à des problèmes de compatibilité technologique (polices de caractères et impression) – ont avoué encore écrire leurs traductions à la main, tandis que 3 % n’ont pas répondu au questionnaire. 27. Pour le traducteur pigiste, le processus de traduction (d...

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