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RÉSUMÉ OU PRINCIPES DE TRADUCTION La traduction doit rendre le sens, et produire le même effet que l’original. Il n’est aucune production qui n’ait son cachet particulier : il est déterminé par la nature de la composition, et modifié par le caractère, le talent ou l’intention de l’auteur. Ces traits divers doivent être soigneusement observés, je dis plus, sentis : il faut s’identifier avec la composition qu’on doit reproduire, et se la rendre propre dans l’expression. La pensée, la manière de concevoir dans une langue dépend de son idéologie, ou génie particulier; celle d’exprimer , de coordonner les diverses parties du discours appartient à la syntaxe de chacune. Traduire, c’est transporter d’une langue dans l’autre les idées d’une composition, et imiter les formes dont elles sont revêtues. La traduction se compose de synonymies. La synonymie d’idée constitue l’identité de composition. La synonymie de mots, ou plutôt d’expressions, produit l’exactitude. La synonymie de tours, ou similitude de mouvement, constitue l’effet. Les idées ne doivent jamais être altérées dans la traduction. Les mots ou les expressions le sont souvent en faveur même du sens de l’original. La différence de l’idiome, c’est-à-dire de l’acceptation des mots dans chaque langue, et de leur emploi dans le discours , nécessite ces modifications. Le tour ou le mouvement d’une composition ne change pas sans altérer l’effet. La traduction ne doit se permettre de changement à cet égard qu’en faveur de l’harmonie du langage, ou de l’ensemble de la composition. Les tours ou mouvemens oratoires ne sont jamais en opposition avec la syntaxe; ils forment ce que Condillac 259  appelle le langage d’actioni. Cette émission naturelle des mouvemens de l’ame, communs à tous les hommes, a présidé aussi à la formation de toutes les langues. Les figures ou images proprement dites sont des tours ingénieux qui servent à revêtir une idée abstraite d’une forme positive. Modifiées par le génie particulier de chaque langue, les figures subissent divers changemens dans la traduction. Les expressions figurées se transportent rarement d’une manière littérale d’une langue dans l’autre, lorsque ces langues n’ont pas la même analogie d’idée et d’expression. L’image parfaite, qui n’est autre chose que la métaphore soutenue ou l’allégorie, se transmet par l’idée principale, lorsque les deux termes de comparaison se présentent en analogie dans les deux langues; mais les différens rapports dont se compose cette figure peuvent rarement être soutenus dans une concordance parfaite. Quoique les principales abstractions se rencontrent dans deux langues également formées, leur mode d’existence et leurs termes de comparaison sont soumis à l’idéologie de chacune. Une figure peut être rendue par un changement d’objet, si la langue de la traduction présente cet objet dans l’analogie d’idée voulue par la composition originelle. Les images ou figures sont aux tours ou au mouvement oratoire ce que les mots sont à l’idée; avec cette différence qu’il est beaucoup de tours qui ne contiennent pas d’images, et que les idées ne peuvent être exprimées que par des mots. Il est enfin deux sortes de traductions : celle qui se borne à faire connaître une langue étrangère dans son génie particulier , c’est la traduction littérale, et celle dont le but est de transporter d’une langue dans l’autre la pensée de l’auteur, pour le faire connaître particulièrement. La meilleure traduction est celle qui remplit le mieux cette dernière condition, en se soumettant autant que possible aux exigences de la première. FIN Études sur la traduction de l’anglais  ...

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