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328 RENOUVEAU CONSTITUTIONNEL ET GOUVERNANCE SCOLAIRE L'Actualité dénonçant le « chantage du Québec », puis avec sa critique d'une précision dévastatrice du Rapport du consensus, le 1er octobre, à la Maison du Egg Roll, un restaurant chinois du quartier ouvrier de Saint-Henri, à Montréal, maintenant devenu célèbre. Pour une deuxième fois, le retraité Trudeau se mêle de politique mégaconstitutionnelle pour protéger son legs, la Charte canadienne des droits et libertés, en demandant « Qui parle au nom du Canada? » [traduction]. La question est purement rhétorique. Après 1982, une majorité de Canadiens en sont venus à croire que, pour ce qui concerne les questions constitutionnelles,le peuple est souverain — que c'est eux, et non les gouvernements, qui ont le dernier mot en ce qui a trait à la Constitution^^. Le 26 octobre, près de 55 % de l'électoral vote non. Le Rapport du consensus est rejeté par six provinces — dont le Québec — et un territoire, de même que par une majorité des chefs de bandes autochtones inscrits qui ont choisi d'exercer leur droit de vote. Le programme constitutionnel du gouvernement Bourassa favorisant un fédéralismeasymétrique centré sur le Québec ne peut être rapproché du programme constitutionnel décentralisé beaucoup plus complet des neuf autres premiers ministres provinciaux et des dirigeants autochtones qui ont négocié l'accord multilatéral et \Accord Pearson sous la supervision de Joe Clark. Comme on l'a noté précédemment, un ensemble de clauses radicales et décevantes du Rapport du consensus accorde aux dirigeants autochtones du Canada une constitution complète au sein de la Constitution canadienne^'. La reconnaissance de la citoyenneté autochtone et d'un troisième ordre de gouvernement — théoriquement plus puissant que les gouvernements provinciaux — conduirait ultimement les peuples des Premières Nations à rejeter le partage d'une citoyenneté canadienne. L'entente rend insignifiante par comparaison la clause de la société distincte, circonscrite par la clause Canada omnibus116 . C'était, comme le chef Ovide Mercredi, de l'APN, l'a admis librement, un« arrangement historique » spectaculaire. Il allait à coup sûr humilier et mettre en colère les Québécois francophones, qui avaient vu leurs appels pour la reconnaissance de leur province comme société distincte catégoriquement rejetés par les dirigeants de l'APN dans le cadre de l'accord du lac Meech et revus à la baisse au cours de la ronde Canada. Tant Brian Mulroney que Robert Bourassa paieront un prix politique élevé pour avoir refusé de participer au processus de négociation, choisissant plutôt de rester dans les coulisses en espérant que le processus multilatéral de Joe Clark échouerait et leur donnerait l'occasion de conclure une entente bilatérale OttawaQu ébec. Après l'aveu public — par accident, plutôt que volontaire— par le conseiller constitutionnel principal de Bourassa, André Tremblay, et la sous-ministre des Affaires intergouvernementales, Diane Whilhelmy, que le Québec obtenait beaucoup moins que dans l'accord du lac Meech, le Rapport du consensus est voué à l'échec. En effet, 57 % de l'électorat du Québec le rejette — à peine moins que LA RONDE CANADA : UN CONFLIT DENATIONALISMES 329 les 62 % de Manitobains et les 68 % de Britanno-Colombiens. Les citoyens des quatre provinces de l'Ouest, pleinement conscients qu'ils n'obtiendraient pasleur Sénat triple E tant attendu, alors que le Québec se verrait garantir 25 % des sièges à la Chambre des communes à perpétuité, n'ont que trop hâte d'humilier leurs premiers ministres respectifs et le premier ministre du Canada en rejetant le Rapport du consensus de Charlottetown. Les Ontariens, craignant toujours un contrecoup économique et politique de la part de leurs voisins québécois, misent sur les deux tableaux, votant à 50 % pour et 50 % contre, ce que la plupart consid èrent comme une entente très mauvaise dans la mesure où elle permet au premier ministre Bob Rae d'accepter un Sénat égal et, par conséquent, de réduire le poids historique de l'Ontario dans la fédération pour apaiser les provinces maritimes et de l'Ouest117 . À la fin, l'entente de Charlottetown, une série de compromis très douteux, ne satisfait ni les premiers ministresprovinciaux, ni les dirigeants autochtones qui l'ont négociée, ni les analystes du monde politique. Les premiers ministres Mulroney et Bourassa, qui n'avaient été que de...

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