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CHAPITRE 5«LA RONDE», CHATEAU FORT DE LA FRANCOPHONIETIMMINOISE Le centre culturel La Ronde se situe, tout comme ARTEM, dans le Nord-Est ontarien1 . On le retrouve àTimmins, la principale agglomération du district de Cochrane. Les francophones y sont minoritaires mais représentent une proportion un peu plus élevée, soit quelque 40 % de la population totale. La Ronde est l'un des plus anciens centres culturels de l'Ontario. Il s'est donné une vocation communautaire. Comment s'est-il transformé au courant des années pour devenir le château fort de la francophonie locale? Comment participe-t-il spécifiquement à la formation d'une communauté francophone à Timmins? La présentation qui suit reprend le modèle utilisé au chapitre précédant, soit une mise en contexte de la francophonie de Timmins, suivie d'un examen interne du centre culturel La Ronde et de son rapport à la communauté. La francophonie de Timmins La région de Timmins a connu une origine semblable à celle de Cobalt et de New Liskeard. Bien qu'elle fît partie du parcours tracé par des explorateurs français en route pour la baie James à la fin du XVIIe siècle, ce n'est qu'au début du XXe siècle qu'on commença à s'y établir en permanence. La construction d'un réseau ferroviaire entre 1901 et 1905 rendit alors cette région accessible aux résidents du Sud du pays. La découverte d'un important gisement d'or en 1909 attira ensuite de nombreux prospecteurs. Aussi la mine Hollinger, trois ans plus tard, commença-t-elle ses opérations, ce 122 ARTISANS DE LA MODERNITÉ qui donna naissance aux villes de Timmins, Schumacker, South-Porcupine et Porcupine2 . La ville de Timmins s'est incorporée en 1912. Elle comptait alors une population de 600 personnes. En 1921, cette population se chiffrait à 3 843 personnes et, en 1929, à 13 007. La population de la ville a ensuite augmenté à un rythme de quelques milliers de personnes par année jusqu'en 1972. Le fusionnement des localités avoisinantes en 1973 fit grimper la population de 27 903 à 43 990 personnes. Depuis quelques années, elle se maintient autour de 45 000 personnes3 . Ainsi, bien que Timmins soit d'abord une ville minière, elle ne s'est pas développée à la suite d'un boom rapide, mais graduellement, assurant à ses résidents la sécurité d'une ville dont la stabilité est reconnue. L'année suivant l'incorporation de la ville, un groupe de familles francophones de la région de l'Estrie, au Québec, se rend à Timmins où s'y trouvait déjà un curé canadien-français. On assiste au début de la migration francophone dans la région. Plus tard, lorsque l'Abitibi-Témiscamingue se développe, Timmins profitera du mouvement migratoire de Québécois à la recherche d'un emploi dans les mines de la région. Des francophones venant de l'Outaouais et de l'Est ontarien viendront également s'établir dans la région. Dès les débuts des activités à Timmins, l'Église catholique verra à mettre sur pied une première paroisse canadienne-française, la paroisse Saint-Antoine-de-Padoue. On en développera d'autres par la suite; la ville en compte aujourd'hui cinq. Jusqu'aux années 1930, les paroisses de la région font partie du diocèse de Haileybury. Les Canadiens français ont reproduit ici une organisation de type paroissial malgré le contexte urbain immédiat dans lequel ils vivent. Les premiers leaders francophones sont des curés qui se sont fortement engagés dans les débats sur l'éducation. Aujourd'hui, le rôle de la paroisse a considérablement changé. Il n'en demeure pas moins que la référence à celle-ci demeure importante au niveau symbolique et que les cinq clochers représentent, tout comme à New Liskeard, une francophonie enracinée dans la région. Ce type d'organisation a permis aux Canadiens français de conserver une identité distincte malgré leur intégration dans un milieu de travail à dominance anglosaxonne . L'exploitation minière demeure actuellement la principale source d'emploi de la ville, avec plus de 4 000 emplois . On y retrouve présentement cinq grandes exploitations minières et plusieurs autres, plus modestes. La compagnie Kid Creek Mines Ltd. est le principal employeur; elle embauche près de 2...

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