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Reviewed by:
  • Cahiers Robinsonby Marie-Lucie Bougon, Justine Breton et Amelha Timoner
  • Suzanne Pouliot
Bougon, Marie-Lucie, Justine Breton et Amelha Timoner, coordonnatrices. " Fantasy et enfance." Cahiers Robinson, no 49, 2021. ISBN 9782848323978. 210 p.

Aurélie Carpentier signe la page de couverture de cet ouvrage, où l'on voit un enfant qui observe, d'une immense fenêtre, le monde qui s'étend à ses pieds. L'illustration suggère la découverte d'un univers vaste, inconnu et fascinant, lors d'un voyage dans des contrées arpentées par les jeunes héros et héroïnes de fantasy. Pour Anne Besson, "le roman de Fantasy est invitation à affronter la croissance et la difficulté" (9). Dans ce contexte, Hélène Cordier étudie Chien du heaume(2009) et Mordred(2013) de Justine Niogret pour qui il s'agit de dépasser l'enfance. C'est ce qui explique le titre de son article: "De la mélancolie à la négation" (9–20). L'autrice y examine les figures des deux protagonistes et leur rapport contrasté à l'enfance. Pour Mordred, l'enfance est envisagée comme une perte irrémédiable, alors que Noalle vit cette période comme un boulet au pied. Les romans présentent une double inversion. "Premièrement, l'appartenance ou l'appel de la société chevaleresque sort Mordred de l'enfance, lui qui voulait retrouver ses jeunes années plus que tout au monde, alors que l'isolement de la vie de cour maintient Noalle dans l'enfance, alors qu'elle souhaiterait être considérée comme une adulte" (19).

Isabelle Olivier s'attarde, pour sa part, sur les figures de "La rêveuse et le maladroit: deux (faux) anti-héros dans le cycle de Harry Potter" (21–35). Comme l'indique son titre, cette contribution s'intéresse à deux personnages adjuvants du cycle Potter, soit Luna Lovegood et Neville Londubat, qui viennent au secours de leur héros et lui servent de faire-valoir. Si à l'origine les maladresses de Neville font sourire, dès le tome 5, il fait le choix de lutter contre les Mangemorts. Désormais, il possède les caractéristiques du héros monolithe, soit "le départ dans un monde fantastique, une série d'épreuves par lesquelles il confirme son statut de héros, puis son retour dans le monde normal" (24). De personnage rêveur, distrait, il devient [End Page 233]une incarnation de l'âme de Gryffondor. On peut l'associer au personnage du conte de Hans Christian Andersen, Le vilain petit canard, qui se métamorphose. Luna Lovegood, l'héroïne alternative, incarne le mystère et l'étrange, voit l'invisible à l'opposé d'Hermione qui est rationnelle. À leur façon, ces deux personnages élargissent le panorama de l'héroïsme et de l'épanouissement par leur courage, notamment lorsqu'ils se risquent dans des combats qui les dépassent mais qui correspondent à leur profond idéal (35).

Pascale Laplante-Dubé s'interroge sur "Comment devenir alliée d'une dragonne ou la politisation du merveilleux en fairy tail fantasypour la jeunesse" (37–52). L'autrice retient, pour son étude, les romans d'Élizabeth Vonarburg, Histoire de la princesse et du dragon, et de Patricia Wrede, Dealing with Dragons, premier tome du cycle The Enchanted Forest Chronicles. Laplante-Dubé conceptualise l'apparition de personnages différents, qui s'opposent aux normes sociales en inversant les rôles qui sont dévolus, traditionnellement, aux princesses et aux dragons. Le procédé consiste à accroître l'écart en transformant le récit et en refusant les conventions genrées ainsi que la violence du schéma source, notamment par la parodie qui crée un jeu de mise en abyme. En conclusion, les jeux d'intertexualité politisent le merveilleux et propulsent le récit ailleurs.

Abigail Fine compare deux personnages féminins dans "Terrier de lapin et porte vers l''autre monde': girlhoodssubversives dans Coralineet Alice au Pays des merveilles" (53–66). Dans ces deux ouvrages, les auteurs présentent de fait des personnages féminins avides de liberté qui vont à l'encontre de l'image...

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