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Reviewed by:
  • A Companion to Chivalry ed. by Robert W. Jones and Peter Coss
  • Arnaud Montreuil
Jones, Robert W. et Peter Coss (dir.)–A Companion to Chivalry. Woodbridge, Boydell and Brewer, 2019, 338 p.

Le Companion to Chivalry dirigé par Robert W. Jones et Peter Coss est un ouvrage collectif de grand intérêt dont le but est non seulement d'offrir un résumé actualisé des savoirs sur la chevalerie, mais aussi de proposer de nouvelles pistes de réflexion sur le sujet. Divisé en 15 chapitres qui constituent autant d'angles d'approches thématiques, ce livre propose une chevalerie en kaléidoscope, les éditeurs ayant fait le choix de laisser chacun des auteurs aborder le phénomène chevaleresque en fonction de son champ d'expertise particulier. En dépit de la présence d'une courte introduction, c'est le chapitre de Peter Coss intitulé « The Origins and Diffusion of Chivalry » qui ouvre véritablement l'ouvrage par un état de la question et un bilan historiographique synthétique tenant compte des travaux majeurs écrits en France et en Angleterre, avec une toute brève incursion du côté de l'Italie. Solide, efficace et plus étendu que les autres essais, il présente au lecteur les monuments de la chevalerie, documents et études confondus.

Les chapitres 2 à 5 abordent les aspects politiques et militaires de la chevalerie. Dans « The Organisation of Chivalric Society », David Simpkin défend l'idée que les monarchies d'Europe occidentale, en leur qualité de détentrices du pouvoir exécutif, organisaient la chevalerie à des fins militaires et gouvernementales. Selon lui, elles cherchaient à faire de l'idéal chevaleresque une force adjuvante plutôt qu'antagoniste. Si cette thèse claire jette un regard intéressant sur les rapports entre le roi et ses vassaux, des réserves subsistent quant à une approche conceptuelle un peu anachronique visible dans des énoncés tels que : « careful management of the knightly household […] could certainly go a long way to the efficient organisation of chivalric society » (p. 46). David Green, de manière complémentaire, étudie les ordres laïcs de chevalerie inventés par les souverains aux XIVe et XVe siècles dans un contexte où « the chivalric ethic as a whole came to be employed as a political tool » (p. 58). L'exemple des ordres de la Jarretière et de l'Étoile, au cœur de son texte, témoigne à son avis de la vitalité tardo-médiévale de l'idéal chevaleresque en même temps que de sa hiérarchisation croissante. Helen J. Nicholson fait pour sa part un pas de côté en analysant les origines des ordres religieux-militaires et leur prétention d'être un modèle chevaleresque tout en posant la question de ce qui différenciait ces groupes des chevaliers laïcs. Selon elle, la réponse réside dans l'idéal communautaire des ordres religieux-militaires, qui privilégiaient l'unité et la discipline des frères au détriment de l'honneur et de la prouesse individuelle. Au fil de son « Marshalling the Chivalric Elite for War », R. W. Jones insiste quant à lui de manière très convaincante sur la double difficulté inhérente à l'histoire de la fonction militaire de la chevalerie : d'un côté, les documents portent un intérêt marqué à la prouesse individuelle plutôt qu'à l'organisation tactique et à l'administration militaire (ce qui ne veut pas dire que celles-ci n'existaient pas) ; de l'autre, l'historien doit constamment se garder de conceptualiser l'armée à l'aune des catégories modernes, une eschiele ou un conroi n'étant jamais semblable à un escadron contemporain. [End Page 211]

Les huit chapitres suivants appréhendent différents volets culturels de la chevalerie. La violence chevaleresque fait l'objet d'un texte écrit à quatre mains par Peter Sposato et Samuel Claussen. Décrivant l'honneur et la prouesse comme les deux principaux piliers de la chevalerie, les deux auteurs montrent que ces deux vertus incitaient paradoxalement les chevaliers à commettre des actes violents tout en les enjoignant à la retenue. Après avoir...

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