In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

propriété des Menger—deux frères et une sœur—qui vivent dans l’opulence et le respect de leur entourage. Simon est traité royalement et n’a nul besoin de débourser un sou. Il nous décrit avec précision les différents aspects de l’hôtel, son escalier dérobé, ses parties interdites et ses habitants. Le fil conducteur du livre semble être la réalisation du destin filial tracé pour ses enfants par le père, Elias Menger. Chacun d’entre eux révèle à Simon l’historique de la famille, mais avec des variantes. Le jeune Esteban, admirateur du père, explique que c’était un médecin juif allemand marié à une danseuse catholique. Ils avaient émigré en Argentine car la mère allait danser au Teatro. Cependant, après la Deuxième Guerre mondiale, le père ne pouvait plus vivre comme avant et se lança alors dans la contrebande de médicaments, puis de drogue. Devenu riche, il acheta des œuvres d’art, des chaînes de télévision et une grande propriété, la Quebrada. Esteban prit la suite de son père dans l’achat de tableaux et, pour tester Simon, l’envoya à New York livrer un sac mystérieux. Les douaniers découvrirent des cahiers vierges, ce qui provoqua leur méfiance. Ils questionnèrent Simon, l’accablèrent d’insultes et de coups. Simon repartit à Buenos Aires. Juan Pablo, le fils aîné, appelle son père “une ordure” (165) qui, trop obsédé par l’argent malgré une certaine générosité, voyageait pour recueillir des témoignages sur la guerre; sa mère, elle, buvait. Juan Pablo est chorégraphe et Simon assiste à une répétition de deux cent dix-huit danseurs au Teatro. Il fait ensuite à Paris un voyage de trente-six heures pour apporter de l’argent à un homme en blazer, mais se considère toujours un fantôme: “Rien ne protège comme la disparition” (192). À son retour, il part chasser avec Esteban à la Quebrada où il vit l’expérience de la mémoire involontaire, mais sur le mur de pierres, il revoit la formule de Buchenwald inscrite par son père au dos de la photo. Furieux, il se jette sur Esteban, brûle les lieux pour effacer le passé. Il comprend qui était son père et veut s’enfuir, mais la sœur, Natacha Menger, directrice de l’hôtel, le retient. Elle lui parle de sa propre enfance et de sa mère “fragment ée” (244). Simon découvre enfin ses origines et n’est plus un spectre. Il quitte les Menger, ses frères, pour repartir en France. Son voyage en Argentine s’avère être une découverte existentielle. Pomona College (CA) Monique Saigal STURM, HÉLÈNE. Pfff. Paris: Joëlle Losfeld, 2011. ISBN 978-2-07-078890-3. Pp. 234. 18 a. La disponibilité à la songerie, à la rencontre, au plaisir des petites choses forment l’univers romanesque d’Hélène Sturm. Dans ce monde de “pauses rêveuses ” (161), hors de portée des meurtrissures de l’ordinaire mais pas des peines humaines, les protagonistes gravitent autour d’Odile, célibataire vagabonde s’échappant d’un réel trop pesant, et qui représente le trait d’union entre les personnages si différents du récit. Mais quand on partage l’amour, l’amitié, la mort, en un mot la vie, ne partage-t-on pas tout? C’est dans les deux cafés du quartier, lieu de rendez-vous, d’entrevues et de télescopages que l’aventure humaine commence , que les couples se font et se défont, dans une succession de courts paragraphes créant un tourbillon de désir et d’érotisme, le tout dans un “réel à peu près cohérent” (203). Et c’est bien dans cet “à peu près” que tout le roman de Sturm s’articule, s’adressant plus particulièrement à ceux qui sont persuadés de “maîtriser les règles du jeu” (52). Autres lieux fascinants, les librairies sont Reviews 1211 présentes tout au long du...

pdf

Share