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doctorante-monitrice à la Sorbonne, où elle assure des enseignements en littérature et sociologie. Après Zone cinglée, son premier roman publié en 2009, elle nous offre une nouvelle œuvre intense. Dans l’urgence de la violence et l’ampleur du désastre, quatre hommes, enfants nomades devenus les adultes d’une existence en lambeaux, détruisent et reconstruisent leur vie dans l’espoir de renaître. Comment peut-on vivre vraiment sans savoir où tout a commencé? “Je pense peu à mon géniteur, seule ma génitrice m’obsède, je suis en quête perpétuelle du ventre qui m’a porté et nourri, d’où j’ai froidement été expulsé, jeté au monde” (10). C’est la question que se pose Arezki, personnage troublant abruti par les énigmes qui fourmillent dans sa tête et son corps. Le présent, c’est Paris et le passé, l’Algérie. Une telle géographie se réconcilie difficilement quand on connaît justement son ample destruction historique. L’intensité dramatique du style de Harchi est effrayante. Comme dans une tragédie antique, elle tisse la destinée désespérée de quatre hommes liés par la fatalité d’un geste collectif atroce. La répression sexuelle y a été monstrueuse. Trente ans plus tôt, le corps d’une femme a été profané et cet acte a marqué les destins respectifs d’Arezki, Si Larbi, son père adoptif, Ryeb et Riddah. Dans le présent de l’histoire, Si Larbi est “routier à tout faire” (9), Ryed, employé de prison et Riddah, directeur de cette prison. Ces hommes traverseront la Méditerranée avec pour dessein de connaître, sous le ciel algérien, l’ultime mise en scène qui a fait que leur vie s’effrite en lambeaux. Ces êtres qui osent encore espérer, voyageront de Paris où “[c]haque semaine, les habitants de la ville se trouvent une nouvelle figure expiatoire” (12), aux zones les plus désertes et arides de l’Algérie où ils seront témoins d’une société qui ne peut subvenir à son bien-être. La fable funeste d’une humanité vouée à la violence s’y joue sous leurs yeux sans qu’ils puissent y ajouter mots ou actions. L’espoir était peut-être aussi de pouvoir exorciser les démons qui gouvernent l’instinct animal en nous tous, tenu en laisse par les carcans moraux. Dans la nécessité constante de refouler la mémoire individuelle et collective, cet objectif reste impalpable. L’expérience de filiation manquée s’annonçait urgente et inévitable en début d’histoire et sa quête affective restera sans résolution. Elle semble laisser les personnages en fuite par rapport à leur vie amoureuse, destinés à une solitude dans “l’ampleur du saccage” dont ils ne peuvent s’affranchir. L’auteur nous plonge dans un lieu où l’éclosion du printemps arabe doit encore se faire; un pays où pourtant tout un peuple essaie de mettre en œuvre une société civile aux aspirations démocratiques. Harchi signe un roman intelligent qui peut paraître plein d’horreurs; mais elle ne pouvait nous plonger dans la tromperie, en s’arrogeant les privilèges illusoires d’une fin heureuse et dès lors simpliste. Gustavus Adolphus College (MN) Anne-Marie Gronhovd HOFFMANN, STÉPHANE. Les autos tamponneuses. Paris: Albin Michel, 2011. ISBN 978-2226 -22972-4. Pp. 233. 17 a. When Hoffmann’s primary narrator Pierre, a high-powered industrialist, retires from running a lucrative Paris-based firm, he is not surprised that his decision is met with resistance. For his wife Hélène, who until now had complete freedom in their home in Brittany, a man should live and die not at home, but at work. As Pierre sets up his new life on the coast, the couple adjusts to living together, and Reviews 417 Pierre creates a new routine for himself. His new life, free of work obligations and business acquaintances, shows Pierre that he does not agree with the society in which he took part, and he does not hesitate to say so...

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