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narrateur à la première personne qui parle du sort peu enviable des frères aînés. Mâles privilégiés mais pourtant eux-mêmes invisibles au regard des parents, ils sont uniquement chargés, par des pères pervers et des mères complices, de surveiller leurs sœurs. Les filles, elles, ont peu droit à la parole, même si elles savent ne pas garder leur langue dans leur poche: elles n’existent sous la vigilance des familles que proportionnellement au châtiment qu’on leur inflige. “Formols”, texte bouleversant de compréhension sur des personnes âgées face aux altérations de santé ou à la mort, cerne “la maladie du silence” ou la façon dont de lourds secrets de famille longtemps murés dans les individus craquèlent parfois—à peine—la carapace du mensonge. Berger n’oublie pas d’inclure avec “Pas maintenant” une Française, séparée de son mari algérien, qui va en Algérie retrouver sa fille qu’elle n’a pas pu voir depuis trois ans: pleine d’espoir, elle souffre néanmoins de migraines révélatrices qui se confondent avec la douleur morale de se sentir rejetée par la société algérienne. Dans “Les baisers de Nadia”, c’est au contraire une Algérienne et son bébé malade qui font le voyage pour la France, où il doit être soigné: pathétiquement, elle se trouve séparée de lui par une bulle stérile et ne peut lui communiquer l’affection qui pourrait le guérir. “Le feu sous l’arbre” traite du traumatisme d’un enfant pied-noir sur le départ à la fin de la guerre d’Algérie, puis de l’anticipation et des demiratages de son retour cinquante ans plus tard, et “Zenzla” fait le portrait d’un autre traumatisme, celui d’une femme née un jour de séisme et depuis happée par son attraction du vide, goût mystique pour le vertige qu’elle considère comme un “culte à l’univers” (62). “Téophanies” montre un peintre subissant des apparitions qui rappellent humoristiquement certains contes fantastiques orientalisants. “Quarante jours” est une nouvelle plus légère et plus optimiste: des femmes, qui n’en peuvent plus d’immoler les bêtes pour le Ramadan, bravent la colère des époux, refusent de participer au sacrifice d’agneaux “ornés et parés comme les femmes” (57), entrent en résistance, invoquant toutes sortes de superstitions sur la vue du sang qui menace leur fécondité. Les textes proposent autant de questions récurrentes: Comment devient-on intégriste ou prostituée? Pourquoi, dans l’Algérie contemporaine, une femme estelle toujours, peu importe la façon, dite “violer en secret la loi du hidjab” (“La jeune fille, les parfums et la mort”)? Survit-on au sentiment de culpabilité? L’auteure crée des personnages attachants, en fait des types, la plupart traversant la vie sans contrôle sur leur parcours. Mais elle se retient de les juger. Davidson College (NC) Catherine Slawy-Sutton CAPRON, JULIEN. Match retour. Paris: Flammarion, 2011. ISBN 978-2-0812-2789-7. Pp. 560. 22 a. As a feuilleton—so named by its back cover—this sequel to Capron’s Match aller (FR 85.1) continues the story of the Volmeneur Outrenoirs’ rugby season and the police investigation of serial murders associated with the sports club. Consistent with his writing in the first volume, Capron lavishes precise descriptions of the team’s training, its line-ups, and its plays for the fifteen additional games that complete the season. Meanwhile, the police investigation homes in on the club’s owner, whose status wavers between victim and suspect; the formula, Reviews 213 used for the first novel, of alternating between rugby and police work still holds here. As already noted about Match aller, Capron demonstrates an admirable fluency in street language, rugby terminology, police-speak, and the idiosyncratic speech of the chief investigator, Ferdinand Garamande, which is a strange blend of pedantry and slang. The term feuilleton suggests that readers should be familiar with a cast of characters and will have the pleasure...

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