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helping students produce language and grammar that are consistent within a given register and discourse setting. This book provides the necessary tools to point students in the right direction. Harvard University (MA) Stacey Katz Bourns BOUCHARD, CHANTAL. Méchante langue: la légitimité linguistique du français parlé au Québec. Montréal: PU de Montréal, 2011. ISBN 978-2-7606-2284-5. Pp. 171. $24,95 Can. Dans La langue et le nombril (1998), Bouchard dépouillait les études sur le français canadien publiées entre 1840 et 1960 et démontrait que les évaluations négatives des Québécois de cette époque envers leur français étaient directement liées à leur image négative d’eux-mêmes. Dans ce nouveau livre, elle soulève une question à laquelle les matériaux utilisés dans son ouvrage précédent ne permettaient pas de répondre: comment une variété française qui était jugée si positivement pendant le régime français et les premières décennies du régime anglais a-t-elle pu s’éloigner si rapidement de la norme alors en vigueur? Parmi les causes qui ont favorisé un éloignement progressif du français canadien par rapport à la norme hexagonale, on compte la fin du régime français en 1763 et l’exode massif des élites qui a suivi, l’absence d’immigration française et de contacts avec l’ancienne métropole, de même que le faible taux de scolarisation et, par conséquent, d’alphabétisation. Un facteur souvent mentionné mais dont l’impact a été peu examiné est la possibilité que les bouleversements socio-politiques qui ont accompagné la Révolution française aient fortement contribué à cette différentiation en favorisant le développement d’une nouvelle norme linguistique hexagonale. Pour évaluer cette hypothèse, Bouchard examine la documentation disponible pour identifier les variantes linguistiques employées par les différents groupes sociaux en France pendant le dix-huitième siècle et leur valeur sociolinguistique. Son interprétation nuancée des données lui permet d’identifier des traits linguistiques dont la Révolution a favorisé l’adoption, de les distinguer d’autres traits qui se seraient probablement imposés sans elle et de conclure qu’une plus grande alphabétisation et l’importance accrue de la bourgeoisie ont favorisé l’adoption de prononciations basées sur l’orthographe. L’absence de liens entre l’ancienne colonie et la métropole combinée avec le faible taux d’alphabétisation des Canadiens a, pour sa part, défavorisé l’adoption et/ou le développement de telles prononciations, ce qui a contribué à un éloignement progressif des deux variétés françaises. Lorsque les liens entre le Québec et la France reprennent au milieu du dix-huitième siècle, la situation socio-politique des Canadiens français est telle que tout écart linguistique, qu’il s’agisse d’un archaïsme, d’une innovation ou d’un emprunt, sera interprété par les lettrés de l’époque comme une atteinte au génie de la langue française qui doit être corrigée. À cette époque, les seules exceptions peuvent être attribuées, comme le démontre Bouchard, à la connaissance fautive qu’ont certains lettrés du français hexagonal contemporain, méconnaissance basée, en partie, sur l’utilisation d’ouvrages datant d’avant la Révolution. Ce n’est que vers la fin du dix-neuvième siècle, avec la montée d’un nationalisme québécois, que les attitudes changeront et que les écarts d’origine française trouveront grâce aux yeux de certains lettrés et qu’une certaine indépendance linguistique commencera à s’installer au Québec. 618 FRENCH REVIEW 86.3 La contribution la plus importante de cet ouvrage, bien écrit, documenté et argumenté, réside dans la discussion des changements linguistiques qui ont accompagn é la montée sociale de groupes autrefois exclus des positions de pouvoir suite à la Révolution française. Cette discussion, qui fait preuve de prudence dans l’interprétation des données disponibles et qui s’inspire des...

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