In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviews 273 récit rétrospectif à la première personne, relate quelques mois dans la vie d’un narrateur masculin anonyme, la quarantaine bien sonnée. Nous sommes dans le monde fort confortable de la bourgeoisie urbaine française à l’époque contemporaine. Notre protagoniste est architecte dans une grande entreprise parisienne, sa femme Élise, institutrice. L’aînée de leurs deux enfants a déjà quitté la maison pour faire sa vie alors que le benjamin est parti faire une année d’études à New York. Pour déclencher l’action dans ce cadre paisible, fait irruption un beau dimanche un mal de dos monumental. Le fil conducteur du roman sera alors l’enquête des causes et effets de ce mal avec des passages répétés, comiquement anxieux, chez différents spécialistes: urgentiste, radiologue, ostéopathe, psychologue et même une magnétiseuse aux tarifs salés. On le comprend assez vite, le mal du narrateur n’est pas d’ordre pathologique mais psychologique et existentiel. Le lecteur découvrira progressivement tout ce qui ne va pas, tout ce que notre protagoniste a refoulé comme insatisfaction dans sa vie jusqu’à ce que cela se somatise de manière douloureuse dans le dos. Le narrateur confrontera son rival au travail et perdra son poste; il tiendra tête à ses parents distants et désapprobateurs; sa femme le quittera. Bref, il lui faut beaucoup perdre pour dénouer le mal à l’origine de son mal, et avant de pouvoir remonter la pente avec une vie nouvelle. Le tout est raconté avec humour par notre narrateur naïf, sympathiquement aveugle. Foenkinos structure son roman en cinq parties, elles-mêmes divisées en de nombreuses petites scènes. Par exemple, la première partie comporte 43 divisions numérotées, et chaque division paire porte deux manchettes:“Intensité de la douleur”, suivi d’un numéro entre 0 et 10, et“État d’esprit”, suivi d’un qualificatif pour la plupart comique qui annonce l’action qui suit: “combattif” (59), “testamentaire” (65), “schizophr énique” (68), etc. L’effet de répétition et de différence est généralement agréable. Autre caractéristique stylistique de Foenkinos, l’emploi abondant de dialogues et surtout de silences marqués par des points de suspension. Il n’est pas étonnant que Foenkinos soit aussi scénariste au cinéma. Avec un œil et une oreille alertes aux situations cocasses, cet auteur connaît un succès souvent populaire pour ses histoires touchantes et, tout compte fait, rassurantes. Mount Allison University (N-B, Canada) Mark D. Lee Gaudé, Laurent. Pour seul cortège. Arles: Actes Sud, 2012. ISBN 978-2-330-01260-1. Pp. 186. 18 a. Ce roman, ou plutôt cette magnifique épopée, perpétue la légende d’Alexandre le Grand en ouvrant au lecteur un monde magique où la frontière entre vie et mort a disparu. Trois voix, en plus de celle du narrateur, se font entendre à intervalles réguliers dans cette œuvre: celle de l’esprit d’Alexandre,celle de Dryptéis,belle-sœur d’Alexandre et fille de Darius, le roi de Perse renversé par Alexandre, et celle d’Ericléops, le fidèle guerrier à la tête tranchée, qui a perdu la vie en portant le défi d’Alexandre au roi des Navaranda. Le sort n’a pas permis à Alexandre d’aller combattre ce monarque sur son territoire, mais le corps d’Ericléops se hâte vers son chef, lui rapportant, en guise de réponse, l’urne que lui a confiée le roi indien. Cette urne contient la tête d’Ericléops. Le renom d’Alexandre construit toute l’épopée, mais c’est un Alexandre revenu de la gloire et des honneurs que nous rencontrons. L’histoire commence au moment où Alexandre, célébrant ses victoires, est terrassé par le poison. Le lecteur est témoin de scènes grandioses, telle celle où Alexandre agonisant ordonne à son armée de défiler devant lui et où chacun, jusqu’au plus humble guerrier, reçoit son adieu personnel. Les fidèles d’Alexandre...

pdf

Share