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socioéconomique et les raisons principales de la grève. Elles présentent des entrées sur Domota et d’autres dirigeants du mouvement (Raymond Gama, Gircour, Alex Lollia, Jean-Marie Nomertin,Alain Plaisir). Il y a aussi des explications des termes assez vastes mais propres aux Antilles (békés, créole, tontons macoutes) ou au mouvement (baisse des prix,carburant,chlordécone,deux cents euros, émeutes, majorité silencieuse, négociations , préférence guadeloupéenne) qu’il faut connaître pour avoir une compréhension contextualisée. En tant qu’exemple des termes propres au mouvement, on peut prendre le mot créole pwofitasyon, mot-clé de la grève qui vient du français mais qui était néanmoins “une nouveauté pour le grand public guadeloupéen et hexagonal”, car il “désigne, littéralement, l’action de profiter ou d’utiliser sa position dominante”(219). C’est autour de cette notion que le LKP a construit toute sa plateforme de revendications. Dans les annexes, le lecteur trouvera les documents principaux de cette plateforme ainsi que les accords de la fin de la grève. Heureusement, en détaillant le mouvement du LKP, les auteurs ne mettent pas de côté d’autres figures importantes, tels les politiques—Nicolas Sarkozy ou Yves Jégo (le secrétaire d’État chargé de l’Outremer )—et des dirigeants des organisations patronales de la région (Willy Angèle, Nicolas Desforges, Jean-Luc Fabre, Jacques Guillot, Colette Koury,Victorin Lurel, JeanClaude Malo), voire des opposants au mouvement (Alain Huygues Despointes, Bernard Hayot). L’objectivité de l’abécédaire se manifeste dans ce compte rendu quasi exhaustif qui montre la volonté d’inclure tous les détails, qu’ils soient favorables au LKP ou non. De A (“Accidents”) à Z (“Zone industrielle et commerciale de Jarry”), les auteurs assurent qu’un mouvement historique que l’une d’elles qualifie quand même de “moribond” (15) ne restera pas dans l’oubli. Bob Jones University (SC) Jeremy Patterson Delerm, Philippe. Je vais passer pour un vieux con et autres petites phrases qui en disent long. Paris: Seuil, 2012. ISBN 978-2-02-105649-5. Pp. 130. 14,50 a. Delerm est un auteur léger qui documente les petits plaisirs et les petites contrariétés de l’existence française au quotidien, par une approche minimaliste, misouriante mi-mélancolique, dénuée d’artifices littéraires prononcés, aux ambitions socio-philosophiques, cherchant visiblement, sous les récits anodins et les expériences ordinaires, à dégager quelque chose de peut-être plus essentiel. Le titre de ce nouveau livre (le trente-et-unième) le situe bien dans cette perspective, avec cette fois-ci un angle plus précisément linguistique. L’auteur y examine attentivement, dans les propos banals que l’on dit souvent ou que l’on entend les autres dire, ce que Roland Barthes appelait la connotation, c’est-à-dire le non-dit sous-entendu de chaque énonciation. Chacun des quarante-deux chapitres correspond à l’examen d’une phrase, de la situation qui l’engendre, des conséquences qu’elle peut avoir, et des aveux secrets 252 FRENCH REVIEW 87.2 Reviews 253 qu’elle porte. Citons, entre autres, “Je vais passer pour un vieux con”, précaution oratoire destinée justement à exercer l’effet inverse et connoter l’audace;“Vous n’avez aucun message”, nouvel indice cellulaire de notre solitude; le curieux “C’est moi!” désidentifié quand on arrive chez quelqu’un; le “Tout d’abord, bonjour” du vendeur qui cherche à vous culpabiliser; “Quand on est dedans, elle est bonne”, s’attachant à culpabiliser, lui, ceux qui renoncent à se baigner, condescendance déguisée sous un aspect fraternel; le pitoyable “J’en parle dans le livre” de l’écrivain excédé qui sent l’intérêt du journaliste lui échapper; le “Sinon, moi je peux vous emmener” qu’on prononce, contraint et forcé, et sans le penser, avec une nuance de rancune envers la personne qui en dépend; le résigné“C’est peut-être mieux comme ça”qu’on se répète après une séparation amoureuse, lorsqu’on sait que...

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