In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviews 277 personnages finement tracés, Olmi nous propose ici, dans un style plein de retenue, un extraordinaire roman familial. Eastern Connecticut State University Michèle Bacholle-Bošković Raczymow, Henri. “Notre cher Marcel est mort ce soir”. Paris: Denoël, 2013. ISBN 978-2-20711221-2. Pp. 120. 14,50 a. Ce bref ouvrage, dont l’intitulé est extrait d’un pneumatique adressé par Reynaldo Hahn aux proches de Marcel Proust, quelques heures après le décès de l’auteur, le 18 novembre 1922, relate les trois dernières années de la vie de l’écrivain, en nous plongeant dans l’intimité d’un homme malade qui, dans son appartement parisien de la rue Hamelin, veillé et assisté par sa dévouée gouvernante, Céleste Albaret, apporte les ultimes corrections et ajouts aux épreuves de La recherche. Comme dans Le cygne de Proust (1989), Raczymow entremêle dans son récit, entièrement écrit au présent, une multitude de faits authentiques et une large part d’invention.Sa‘griffe’se reconnaît surtout dans des observations prosaïques, parfois faites à la première personne, et dans les conversations entre Proust et Céleste, dont le mélange de profondeur et de banalité rappelle les propos de ses personnages (en particulier ceux de Bloom & Bloch, 1993). C’est que Raczymow, en reprenant un thème consacré, la mort du ‘grand homme’, n’entend pas retracer cette fin avec solennité. Si le ton adopté, à l’instar du titre, dédramatise le sujet abordé, il en va de même de la manière dont est rapporté le combat de l’illustre créateur contre la mort. Rien d’héroïque, en effet, dans cette lutte racontée à travers le quotidien d’un individu maniaque qui assujettit son entourage à ses phobies, ses tocades et ses rituels immuables (fumigations, bouillotes brûlantes, boules Quies réchauffées, etc.). La description des idiosyncrasies du célèbre écrivain cherche toutefois moins à l’humaniser, et donc à le désacraliser, qu’à mettre au jour l’antithèse entre l’ordinaire d’un homme solitaire et épuisé et les aspirations grandioses d’un artiste poursuivant inexorablement son œuvre colossale. Le texte débute par un événement heureux, l’obtention par Proust du prix Goncourt, en 1919, pour À l’ombre des jeunes filles en fleurs, mais la santé déclinante de l’auteur efface rapidement ce moment de gloire pour laisser place à la description de ses afflictions et pathologies: crises d’urémie, crises d’asthme, coliques, toux, étourdissements, etc. De tous ces maux, cependant, c’est son labeur acharné qui semble fatal à Proust, qui néglige son sommeil, son alimentation et ses traitements pour nourrir sa création, décrite comme une entité monstrueuse:“[Œ]uvre-Léviathan qui dévore,au fur et à mesure qu’elle prospère,celuil à même qui, de ses propres entrailles, la nourrit afin qu’elle vive” (66). Ainsi, malgré l’absence de grandiloquence et l’insistance sur les tracas journaliers et les travers de Proust,ce récit est avant tout celui du dévouement exemplaire d’un écrivain qui s’immole pour immortaliser son œuvre.Derrière ce sacrifice se profile certainement l’admiration de Raczymow pour un homme dont la “seule religion [fut] la littérature” (105), et sa nostalgie d’une époque révolue (qu’il évoquait naguère dans un essai au titre métaphorique: La mort du grand écrivain, 1994), où la croyance en la littérature pouvait prendre les allures d’un véritable sacerdoce. Western Washington University Cécile Hanania Thomas, Chantal. L’échange des princesses. Paris: Seuil, 2013. ISBN 978-2-02-1119138 . Pp. 335. 20 a. En 1721, le Régent Philippe d’Orléans veut résoudre deux problèmes politiques: neutraliser l’Espagne pour empêcher une nouvelle guerre et retarder l’époque où le jeune Louis XV, alors âgé de onze ans, pourra donner naissance à un dauphin. Philippe, qui ne doit le pouvoir qu’à la mort successive des héritiers directs de Louis XIV, entend le garder le plus longtemps possible. Il pense avoir trouvé la solution idéale en alliant par mariage...

pdf

Share