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Nicloux opte ici pour des cadres plus stables, laissant aux décors exigus (et magnifiquement éclairés) le soin d’engendrer une atmosphère oppressante bienvenue. Le résultat s’avère pour le moins enthousiasmant, même si les esprits bougons objecteront sans doute que l’ombre de Rivette pèse sur cette œuvre à laquelle les puristes reprocheront sa relative infidélité au texte de Diderot. Villanova University (PA) François Massonnat Prédal, René. Histoire du cinéma français des origines à nos jours. Paris: Nouveau Monde, 2013. ISBN 978-2-3658-3836-8. Pp. 440. 22 a. Une nouvelle histoire du cinéma français était-elle nécessaire? Il en existe déjà tant. Toutefois, la valeur de celle de Prédal est évidente. D’une part, il s’agit de l’aboutissement de la carrière d’un des plus prolifiques historiens du cinéma français, même s’il n’est souvent reconnu que dans son rôle dans le cinéma indépendant. D’autre part, l’ouvrage s’adresse clairement à un public de cinéphiles éloignés du cinéma de divertissement et de la star system. On n’y trouve ni Deneuve, ni Delon, ni Depardieu ni même Isabelle Huppert, mais de larges parts consacrées à Jacques Demy, Raymond Depardon, Alain Cavalier, Jacques Doillon et autres pointures du cinéma d’art. Nous sommes donc dans le sillage évident de CinémAction, dont Prédal est une des figures de proue. Bien qu’Histoire suive, sans surprise, une progression chronologique allant du cinéma muet au cinéma d’auteur—en trois parties de trois décennies chacune— le livre s’attache en priorité aux cinémas d’art et d’essai de toutes les époques. Le ton est celui de la conversation, de l’interprétation personnelle, presque du conte. Laissant dans l’ombre les comédiens, les hit-parades et box-offices, Prédal a privilégié la recherche et l’évolution des formes, les influences et les engagements politiques et sociaux, ainsi que l’impact souvent ignoré des studios, producteurs, critiques et autres “acteurs”qui font que le cinéma existe. Poussant plus loin l’originalité, chaque chapitre offre une structure différente. Celui-ci suit à la lettre l’évolution des technologies (le muet, le parlant, la caméra à son synchrone); cet autre se base sur une analyse du style (classicisme,“qualité française”); un autre offre une description détaillée d’un nombre réduit de films (les quinze films qui ont fait, pour Prédal, la Nouvelle Vague). Cette approche multidimensionnelle peut, à certains moments, donner une impression de décousu mais prend clairement en compte ce qui a motivé les tendances cinématographiques de telle ou de telle époque: Prédal refuse la taille unique. Dans la plupart des ouvrages intitulés“Histoire de,”les derniers chapitres sont souvent les plus intéressants. Il en est ainsi de l’ultime chapitre, une tentative d’organiser le foisonnement de genres, d’idéologies, de formes du jeune cinéma qui se croisent, s’éloignent ou se nourrissent les uns des autres depuis 1992 (Nouvelle Vague issue du court métrage). Prédal conclut sur une chronologie des premiers longs métrages du jeune cinéma français. Ce livre trouvera sa place dans de nombreuses bibliothèques: celles 208 FRENCH REVIEW 88.2 Reviews 209 d’universités, de chercheurs, d’étudiants mais aussi d’amateurs curieux. Mais attention: il ne s’agit pas d’une encyclopédie. Cette anthologie exige une lecture attentive et posée (pas forcément chronologique) et se lit comme un roman, comme une histoire. Gros bémol: la malencontreuse coquille qui place les frères Lumière en 1996 (30). Il faut espérer qu’elle n’en cache pas d’autres moins facilement décelables. Ce serait dommage pour un ouvrage d’une telle envergure. Hamilton College (NY) Martine Guyot-Bender Taïa, Abdellah, réal. L’armée du salut. Int. Saïd Mrini, Karim Ait M’Hand, Amine Ennaji. Pierre, 2014. Taïa’s debut film is a testament to the writer-filmmaker’s ability...

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