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Reviews 255 Friederich seems less interested in contemporary consumer culture than in our evolution as a curious, moving species: the easyJet phenomenon unfolds in the era of the Internet, after all. This confluence conditions our sense of what it means to “go” to “other places.” For Friederich, this signals an imminent, post-human era in which air travel could become totally obsolete. University of Wisconsin, Madison Ritt Deitz Grainville, Patrick. Bison. Paris: Seuil, 2014. ISBN 978-2-02-113889-4. Pp. 318. 20 a. Ce roman, qui prend souvent des allures de récit historique, raconte le séjour en 1832 du peintre George Catlin chez les Sioux des plaines de l’Amérique du Nord. Quelques années auparavant, le cœur de Catlin avait bondi en voyant une délégation de dignitaires indiens visiter Philadelphie en grand appareil. Pris de passion, il renonce à sa carrière d’avocat et de peintre urbain et quitte sa vie confortable pour peindre sur le vif les Indiens dont il soupçonne le sort malheureux. Avec son guide et interprète Bogard, il vit un long été parmi les Sioux dont il veut sauver l’apparence extérieure et le mode de vie en les peignant dans leur vie quotidienne à travers des portraits, des scènes de chasse aux bisons, de danses, de rites et de cérémonies, ainsi que de paysages verts et vierges, bientôt violés par les colons blancs. En parallèle aux aventures de Catlin, le lecteur suit la légende—maigrelette—de Louve Blanche, la squaw crow, enlevée par le chef de la tribu, Aigle Rouge. Cette rebelle se lie d’amitié avec Oiseau Deux Couleurs, l’homme-femme, chamane et travesti, vivant en marge de la tribu des Sioux. À travers l’histoire édénique de Louve et d’Oiseau, et la relation du protagoniste avec la délicieuse indienne nommée Cuisses, l’imagination vient à la rescousse du récit historique du peintre allié des Indiens. Le narrateur se réfère fréquemment aux peintures et aux carnets de Catlin le libéral, le tolérant et le lucide sur le chapitre des mœurs indiennes. Celui-ci se veut témoin neutre et ethnologue impassible. Cette objectivité montre parfois des lacunes, puisque, par exemple, l’anthropologue Catlin passe à côté du rituel le plus important des Sioux, la Danse du Soleil, dont la cruauté le répugne. Pourtant, en 1832, Catlin sera le seul à prévoir l’extinction du bison, ellem ême annonciatrice de la disparition des Indiens. Les Sioux, peuple-bison, épousent en effet la migration des troupeaux et leur village forme “le corps éclaté des bisons” (54). En filigrane, le lecteur devine l’affection du narrateur pour son sujet, le peintre, pendant que celui-ci se dévoue à sa passion à lui, les Indiens. Des accents rousseauistes ponctuent les deux discours imbriqués. Comme dans un jeu de miroirs, ils se reflètent: le peintre ressuscite les Indiens sur la toile alors que l’auteur sauve de l’oubli le peintre. De surcroît, dans cette mise en abyme, les réflexions du narrateur encadrent le récit de l’ami des Indiens. Juxtaposé aux peintres contemporains, Catlin les dominerait tous, en chroniqueur sur le qui-vive. Mais n’aurait-il pas magnifié son sujet? Quoique la question reste en suspens, le narrateur aborde d’un œil critique le véritable cirque ethnographique organisé par Catlin dans les années 1840, pendant lequel sont exhibés les Sioux dans les capitales européennes. Patrick Grainville semble avertir ses lecteurs que les bonnes intentions des aventuriers et des colons occidentaux ne sont pas la garantie d’actes bénéfiques pour les peuples indigènes. Western Michigan University Vivan Steemers Guène, Faïza. Un homme, ça ne pleure pas. Paris: Fayard, 2014. ISBN 978-2-21365514 -7. Pp. 315. 18 a. Ce roman ne frappe pas tant par l’originalité de son propos, presque attendu depuis ceux d’Azouz Begag, que par sa capacité à proposer une juxtaposition dans les voix narratives, parmi lesquelles surnage de manière persistante une figure asexuée (celle d’un narrateur enfant échappant commod...

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