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Reviews 235 Lorsque sa fidèle jument Dolly est tuée par les Yumas, et qu’Aubry est contraint de la manger pour ne pas mourir de faim, le détail historique nous tient alors en haleine, comme souvent dans cet ouvrage. Le premier chapitre fait ressortir de l’ombre de l’histoire le Français Étienne Brûlé (né en 1592),“l’Ensauvagé”, le premier blanc à vivre avec les Amérindiens. Les auteurs respectent les lacunes de l’histoire (ici le mystère entourant la mort de Brûlé qui fut tué et mangé par les Hurons, alors qu’il avait vécu avec eux) et parviennent toujours à tisser des récits prenants en incorporant néanmoins des interrogations, voire des contradictions. Ils savent aussi intervenir savamment afin de remettre des détails dans leur contexte socio-historique: manger les hommes, apprend-on, témoignait d’une certaine admiration pour les victimes dans la culture amérindienne. Le contexte historique plus large se mêle inextricablement à la petite histoire mais sans la dominer, et des éléments fondateurs de l’Amérique francophone ressortent de ces récits: vivant en harmonie avec les autochtones, la société francophone était multiculturelle et métissée. Les francophones parlaient souvent des langues amérindiennes bien avant d’apprendre l’anglais, lorsqu’ils le faisaient. De plus, la discrimination contre les francophones était évidente et leur défense des Amérindiens ne fit que la renforcer. Illettré comme Brûlé, Jean-Baptiste Charbonneau ne laissa guère de trace écrite et tomba aussi dans l’oubli, bien que son rôle de traducteur avec les Amérindiens fût essentiel dans la célèbre expédition de Lewis et Clark. Il fut néanmoins balayé de l’histoire car les Américains ne lui pardonnèrent pas d’avoir dénoncé la situation des autochtones dans les nouvelles terres de l’Ouest (contrairement à Clark qui contribua à leur déportation). Une véritable réflexion sur l’histoire et ses manipulations offre une dimension fascinante dans ces textes rendant hommage à la vie de héros francophones au goût pour les langues et le multiculturalisme, évincés de l’histoire en raison des idéologies dominantes d’une époque. Sans jamais tomber dans la glorification, les auteurs les inscrivent dans l’histoire passionnante d’une Amérique encore largement francophone. Saint Michael’s College (VT) Laurence Clerfeuille Chevillot,Frédérique, et Colette Trout, éd.Rebelles et criminelles chez les écrivaines d’expression française.Amsterdam: Rodopi,2013.ISBN 978-90-420-3654-3.Pp.280. $84. The literature under study in these fifteen essays is wide-ranging. It begins chronologically with Marguerite de Navarre, followed by the seventeenth-century plays of Françoise Pascal, Catherine Durand, and the Marquise de Maintenon, continues to the eighteenth century with the fiction of Mesdames de Laisse and de Staël and in the nineteenth century with an autobiographical travel account by Flora Tristan.A dozen authors date from the twentieth century to the present, including French and Belgian authors Marcelle Tinayre, Catherine Klein,Amélie Nothomb, and Virginie Despentes, and Algerian authors Sabrina Kherbiche and Leïla Marouane. The remaining authors, representing many geographical areas, are Ananda Devi, Marie-Célie Agnant, Fabienne Kanor, Calixthe Beyala, Joyce Mansour, and Anne Hébert. In most essays, a scholar examines the work of a single author, or, in a few essays, two or three authors. Through diverse literary, historical, and cultural contexts, the reader is led into a multifaceted discussion of the portrayal and meaning of rebellion and violence in fictional or pseudo-biographical works. Each author, in her own way, challenges the stereotype of women as incapable of portraying aggression, least of all in female characters. In the writings, acts of rebellion range from rejection of behavior expected of women to more violent reactions to patriarchal or colonial oppression, although the violence is more complicated than simple retaliation. Individual essays take many directions. To consider one example, the contribution of Élisabeth-Christine Muelsch focuses on early twentieth-century author Tinayre. Muelsch argues that Tinayre undermines the innocence of a female author from a century earlier...

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