In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviews 291 autour des deux axes principaux du titre. Dans le traitement du nu, notamment dans Manette Salomon des Goncourt et L’œuvre et Nana de Zola, Takaï signale le paradoxe du rejet de l’artifice académique dans le traitement du corps chez Ingres et la réinscription ultérieure de cette idéalisation. Quand l’artiste perd une perspective esthétique sur son modèle et se livre à ses pulsions, la représentation qu’il produit devient fantasmatique et irréelle. L’obsession narrative avec la blancheur chez tous ces auteurs s’avère également paradoxale,car la peau blanche est codée à la fois comme marque d’érotisme et de maladie, innocence bien vivante et froideur marmoréenne de la mort. Dans la deuxième partie de l’étude, sur le vêtement féminin, Takaï signale l’effet parfois ironique de la sémiotique vestimentaire, notamment dans Chérie d’Edmond de Goncourt où la protagoniste est obsédée par le blanc, traditionnellement associé avec l’innocence, mais aussi par l’érotisme, et dans Madame Bovary où Emma, malgré les égarements de son cœur, se plaît à s’habiller en bleu, couleur aussi codée comme signe de pureté. L’obsession avec les habits était perçue à l’époque comme manifestation d’une névrose féminine qui aboutirait à la kleptomanie dont est victime Mme de Boves dans Au Bonheur des Dames de Zola, ce qui souligne l’adhésion de ces romanciers aux idées reçues sur le rapport entre la physiologie et la pathologie féminines. Dans la dernière partie, sur l’opposition entre le naturel et l’artificiel, Takaï affirme que chez Zola et les Goncourt, le maquillage sert à accentuer plutôt que cacher la bestialité de la femme et que le tissu lui-même, fétichisé et, dans Zola, transformé en deuxième peau, accentue le caractère érotique de la femme. Fascinante dans les détails historiques évoqués, bien organisée et écrite, mais limitée essentiellement à certains textes de ces trois auteurs, l’étude n’offre pas de perspective vraiment nouvelle sur la représentation du corps féminin dans l’ensemble du roman réaliste post-balzacien comme le suggère le titre. Arkansas State University Warren Johnson Vigier, Stéphanie. La fiction face au passé: histoire, mémoire et espace-temps dans la fiction océanienne contemporaine. Limoges: PU de Limoges, 2012. ISBN 978-284287 -554-1. Pp. 326. 27 a. Cette étude sur la littérature océanienne inclut principalement les récits d’auteurs kanak et maohi tels que Déwé Gorodé (Nouvelle Calédonie),Witi Ihimaera et Patricia Grace (Nouvelle Zélande), Chantal Spitz (Polynésie française) et Albert Wendt (Îles Samoa).Vigier souligne “la convergence des thèmes et procédés narratifs” (23) de ces récits océaniens qui accordent une place essentielle au passé. Selon Vigier, l’exploration insistante de l’histoire s’explique parce qu’elle“est l’enjeu crucial d’une reformulation collective des identités”(305).Vigier nous rappelle que l’histoire‘scientifique’du temps monolithique de l’Occident fait souvent abstraction de l’histoire plurielle à“l’espacetemps hétérogène”(213) des groupes minoritaires. Les fictions océaniennes restaurent ainsi le rapport à un temps fluide, ‘en spirale’, “dans lequel le présent et le passé sont en interaction continue” (238). Ces récits remettent non seulement en question le rapport au temps mais aussi la définition même de ce qui constitue l’histoire. La plupart de ces textes offrent un changement de perspective sur le passé par rapport au regard occidental tout en revendiquant l’historicité du passé précolonial et des mythes pour la compréhension du vécu océanien. Pour Vigier, ces récits océaniens ne sont pas uniquement conçus en opposition au modèle occidental mais proposent plutôt une autre manière de voir l’histoire en intégrant les mythes, ‘substrat essentiel’ de l’identité océanienne, dans l’histoire. Ces récits privilégient également“la polyphonie des voix narratives” (111) qui permet à ceux qui ont été spoli...

pdf

Share