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Reviews 235 certain familiarity with this cast, as Tremblay dives right into the action with minimal recapitulation of each character’s backstory and motivation. Readers familiar with Tremblay’s œuvre will note the unlikely but extremely welcome presence of Émile Nelligan, adding a dose of magical realism to the work. Nelligan finds a kindred soul in the fiddling outcast Josaphat-le-Violon, both geniuses gripped by madness. This winking reference to Tremblay’s 1990 opera reminds us once again that Tremblay’s creative universe is a unified whole. This is world-building on a scale unseen since La comédie humaine or les Rougon-Macquart. Fans of Tremblay will appreciate the continued expansion of his sprawling universe. Scholars applying queer and gender theory to Tremblay’s work will easily retrace themes of identity and self-selected communities and families. But given the brevity of the work, which seems to cry out for a conclusion, most readers, while happy to fill in some gaps, will be left eager for more of the story. Fayetteville-Manlius High School (NY) Denise Caroline Mahns Werst,Frédéric. Ward: IIIe siècle.Paris: Seuil,2014.ISBN 978-2-02-113836-8.Pp.424. 22,50 a. Ce volume est écrit en wardwesân. Si cette langue est inconnue de presque tous les linguistes et qu’elle ne figure dans aucune encyclopédie, cela se comprend aisément: Werst en est l’inventeur, et jusqu’à ce jour l’unique locuteur avéré. Le wardesân est cependant tout sauf une langue artificielle qui se serait élaborée sans culture ni histoire, dans l’esprit abstrait d’un grammairien. Elle appartient aux Wards, un peuple ancien dont Werst a également inventé l’existence, et dont il fixe l’apogée au IIIe siècle de leur ère, c’est-à-dire, rapporté à notre calendrier, aux XIIe et XIIIe siècles. À cette époque (les choses changeront au siècle suivant),“aucun Ward n’a encore l’idée qu’il puisse exister des Européens,et vice-versa”(14).Leur perception du monde,leur histoire,leur organisation politique, le récit de leurs origines sont perçus et exprimés au travers des textes que Werst a eu l’heureuse idée de faire découvrir au lecteur en version bilingue. Ward: IIIe siècle constitue une anthologie des textes les plus représentatifs de cette culture au moment où elle se distingue par la sophistication de ses formes et par la variété de ses modes d’expression. Pour peindre cette richesse, Werst déploie une vaste variété de genres et de styles et fait s’exprimer des poètes et des penseurs sur une vaste palette d’hétéronymes. La poésie des Wards est exquise, et les lecteurs savoureront dans l’original—sans nécessairement en distinguer toutes les nuances—la prosodie des carrés de Worta ou des Phazaron de Phâz. Tout un discours d’escorte accompagne cette anthologie dont Werst est à la fois l’inventeur, le commentateur érudit et le traducteur; et c’est du reste sur cette ambiguïté que l’impression d’émerveillement est la plus forte: un monde possible se découvre dans toute sa complexité, mais sans jamais présupposer que le français puisse en saisir pleinement la mesure et les nuances. Dans cette forme d’éthique de la traduction qui se met alors en place, où les sourciers l’emportent sur les ciblistes, le français ne tient plus lieu que de langue intermédiaire. Ainsi l’ambition romanesque de cet étrange objet (qui fait suite à un premier volume paru en 2011) est-elle immense.Werst invente de toute pièce ce qui d’habitude émerge au bout de plusieurs dizaine de générations: une civilisation. En l’an 280, le poète Banathin dans son Jardin de Xamarkân déclare : “waen aw wendan/na zarn zawen/ narw ab norzan/aw zharn zharab” (288). Ces paroles, qui peuvent se traduire par “La langue s’est fanée/Année après année/Le Mot ne reverdit/Qu’au silencieux Redit”, ou plus littéralement par“Les mots se fanent/Selon les...

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