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Reviews 285 et Rose sa gouvernante férue de cuisine. La musique, l’amour et la gastronomie fusionnent en une seule passion, mais la clé des secrets se niche dans l’énigmatique villa de Pigalle, sanctuaire où Pearl n’entrera qu’une seule fois. Quant au flacon de cristal noir dans lequel se reflète déjà l’hiver de la Grande Dépression, sa signification vient un peu tard dans le récit et sans grand mystère. Michelle Tourneur sait toutefois faire revivre et décrypter un monde en trompe-l’oeil et ses funambules sautillant sur leur parcours de jeu de l’oie. Elle introduit en toile de fond quelques personnages représentatifs des années folles. Chanel, Poiret, Mistinguett, Diaghilev, Gershwin, Joyce et L’Herbier n’ont pas plus de relief que les silhouettes de Duffy. Même les personnages principaux manquent de densité car la création culinaire est la grande étoile de ce théâtre. Un vol-au-vent en forme de poularde en croûte donne lieu à une description lumineuse, gourmande, inoubliable, et la texture d’un chou à la crème devient troublante de sensualité, évoquant Babette’s Feast et les gourmandises des romans de Muriel Barbery. La trame est simple, le style est élégant, nous sommes dans la séduction et le régal des sens. On chavire en savourant l’éphémère. University of Wisconsin, Oshkosh Yvette A. Young Vincent, Diane. Peaux de soie. Montréal: Triptyque, 2015. ISBN 978-2-890-31982-0. Pp. 240. $25 Can. L’action de ce premier polar se déroule à Montréal, bien que le fil narratif ait des ramifications en Thaïlande, en Birmanie et en Italie. La narratrice est une masseuse, amie d’un détective de la brigade criminelle, avec qui elle mène l’enquête. Le lecteur se retrouve face à un double meurtre: celui d’un mannequin et de son mari créateur de mode, tous les deux célèbres. Tout laisse à penser qu’il pourrait s’agir d’une histoire d’étoffe (des tissus en soie très prisés provenant de vers nains) et de pédophilie. La soie vient de Thaïlande et les enfants de Birmanie. Le couple assassiné luttait contre l’exploitation des enfants et soutenait la confection de tissus innovateurs. Mais la trame se complique et son maillage devient difficile à effiler. À l’apparition de personnages au rôle discutable,comme la photographe Reiko Thompson,se succèdent d’invraisemblables rebondissements, par exemple lorsque la narratrice s’apprête à partir à la recherche de sa protégée (une couturière thaïlandaise en danger) mais décide, malgré l’urgence de la situation, de prendre un bain chaud avant de s’arrêter pour manger des hotdogs. Ou lorsque Sofia—ou Sophia,car l’orthographe varie (245)—la sœur d’un des personnagescl és, fait irruption chez l’opposant de son frère et le tue de façon préméditée (c’est le troisième meurtre).La victime s’avère également un travesti (pour ne pas être reconnu) ainsi que son père. Le motif du meurtre: toucher l’héritage. La prose de ce récit semble forcée, surtout lorsqu’elle essaie d’adopter un ton familier ou humoristique:“Je dis je vais toilettes changer tampon, bon alibi, faut pas niaiser avec ça”(246) lance Chana (la couturière thaïlandaise) à la narratrice pour expliquer comment elle a eu accès à une zone interdite. Autre exemple où l’humour ne va pas de soi: “Matthieu traitait Pascal de macaroni pis Pascal l’avait surnommé Face-de-bat ce qui n’arrangeait rien” (207). En somme, Peaux de soie est un polar dont la trame manque d’intérêt et dont le toucher est loin d’être soyeux. California State University, San Marcos Véronique Anover Vitoux, Frédéric. Les désengagés. Paris: Fayard, 2015. ISBN 978-2-213-68242-6. Pp. 283. 20 a. Ce roman débute quelques mois avant les événements de mai 1968 dans le milieu parisien de l’édition, des conversations littéraires et artistiques, des...

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